Face à la montée des arnaques liées aux fausses offres d’emploi au Mali, les internautes doivent redoubler de vigilance.
Le 18 janvier 2025, une page Facebook a publié une offre d’emploi au nom d’une supposée ONG qui recruterait des enquêteurs partout au Mali. Après vérification, La Voix de Mopti a révélé que cette offre était fictive . De nombreux internautes ont témoigné dans les commentaires que cette offre servait à soutirer de l’argent aux candidats.
Ce cas est loin d’être isolé. Les arnaques à l’emploi se multiplient au Mali, visant principalement les personnes en quête d’opportunités professionnelles, en particulier les jeunes. Des vérifications menées par BenbereVerif confirment l’ampleur du phénomène (notamment ici, ici et là).
Pour éviter de tomber dans le piège, voici six signes essentiels à connaître.
1. Demande d’argent sous prétexte de « frais de dossier »
C’est l’alerte numéro un. Aucune organisation sérieuse ne demande de paiement pour postuler à un emploi. « Toute plateforme en ligne demandant un paiement au préalable est une fraude », a déclaré l’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc cité par Jeune Afrique.
De nombreux escrocs prétendent offrir des emplois bien rémunérés à l’étranger ou dans des entreprises locales, mais exigent de l’argent pour « frais de traitement ». « Une voisine a postulé à une offre de vendeuse dans une boutique à Bamako. Elle échangeait sur WhatsApp avec un numéro d’un pays voisin. Après avoir payé les ‘’frais de dossier’’, elle a été bloquée. Plus aucun signe de vie du soi-disant recruteur », témoigne Porcho Marguerite Sogoba, coach emploi à Bamako.
2. Aucune procédure de recrutement crédible
Un vrai processus de recrutement comprend au moins un entretien. Une embauche sans entretien, sans test ou sans échange approfondi est suspecte. « Une cliente que j’accompagnais a été ‘’recrutée’’ sans entretien. Dès qu’elle a commencé à poser des questions, elle n’a plus eu de nouvelles », raconte encore Marguerite Sogoba. La précipitation est un signe d’arnaque. Une vraie entreprise prend le temps de sélectionner ses candidats.
3. Demande de documents sensibles dès le début
« Si on vous demande un scan de vos données bancaires dès le premier contact, c’est très louche », ajoute Porcho Marguerite Sogoba. Ces informations peuvent être utilisées pour usurper votre identité ou vider votre compte. En effet, les recruteurs demandent souvent un compte bancaire par lequel ils pourront vous payer quand vous avez déjà signé le contrat de travail.
4. Offre publiée uniquement sur les réseaux sociaux
Les escrocs exploitent Facebook, WhatsApp et d’autres réseaux pour diffuser leurs offres. Soyez vigilants si on vous demande d’envoyer vos dossiers via messagerie privée.
Les organisations sérieuses publient leurs offres sur leurs sites officiels ou pages certifiées, par des canaux professionnels comme LinkedIn et par des agences comme l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE Mali), Malibaara, etc.
« Les recruteurs sérieux utilisent généralement des adresses professionnelles, pas des emails gratuits comme Gmail, Yahoo ou Hotmail (sauf quelques exceptions dans les petites structures). Si vous voyez des adresses Gmail, Yahoo ou des numéros étrangers sans explication, ce sont des signes classiques d’arnaque », renchérit Porcho Marguerite Sogoba.
5. Présence de fautes d’orthographe grossières
La présence de nombreuses fautes d’orthographe dans une offre d’emploi est souvent un signe révélateur de sa fausseté. En effet, les offres sérieuses sont généralement rédigées par des entreprises ou agences professionnelles, qui veillent à la qualité de leur communication.
Les employeurs recherchent des candidats compétents, capables de bien s’exprimer en français ou dans d’autres langues. Il est donc peu probable qu’une entreprise crédible publie une annonce truffée de fautes.
La recherche d’emploi peut être éprouvante, mais il est crucial de rester vigilant. « La quête de l’emploi ne doit pas vous désespérer au point de vous rendre aveugle. Soyez prudent, et gardez en tête que votre sécurité passe avant tout. Mieux vaut rater une opportunité douteuse que de tomber dans un piège », conclut Porcho Marguerite Sogoba.