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Face à la désinformation, « les institutions doivent être transparentes et offrir un accès facilité à des informations vérifiables »
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La menace que représente le phénomène de la désinformation pour les institutions, les défis, les stratégies pour y faire face, la collaboration avec les médias… Spécialiste de la communication et relations publiques, Aliou Ag Mossa livre son analyse.

Il est chargé de mission au ministère de l’Industrie et du Commerce. Dans ce grand ministère, Aliou Ag Mossa est en charge de la communication qui, pour lui, doit être « claire et ouverte » pour renforcer la confiance du public. Dans un monde de plus en plus numérique, les fausses informations représentent une menace sérieuse pour les institutions, pour lui. Son conseil à l’endroit des institutions est d’être proactives et transparentes.

Dans un environnement médiatique en constante évolution, les institutions doivent s’adapter en utilisant des formats de communication plus courts, interactifs et visuels pour capter l’attention du public, tout en exploitant l’intelligence artificielle et d’autres technologies pour diffuser des informations de manière rapide et ciblée.

Il répond aux questions de Benbere sur les défis et les stratégies permettant de répondre efficacement aux fausses informations ciblant les institutions.

Que représentent les fausses informations pour les institutions ?

Elles constituent une menace sérieuse pour les institutions, car elles peuvent saper la confiance du public, ternir la réputation des entités concernées, et compliquer les relations avec les partenaires. Une seule fausse information peut déclencher une crise majeure si elle n’est pas gérée rapidement et efficacement.

Un exemple concret où une institution a été gravement affectée ?

Prenons l’exemple d’une agence gouvernementale, dont je préfère taire le nom. Son directeur général a été faussement accusé de détournement de fonds. La rumeur s’est propagée rapidement sur les réseaux sociaux, entraînant une perte de confiance massive du public. L’institution a dû déployer un plan de communication de crise, incluant des déclarations publiques et des vérifications de faits, pour restaurer sa réputation.

Quels sont les exemples de réponses efficaces à des crises causées par les fausses informations ?

Un bon exemple est celui d’une entreprise dans le domaine de l’énergie, qui a été accusée de pratiques frauduleuses. L’entreprise a réagi rapidement en publiant un communiqué de presse détaillé, expliquant la situation et fournissant des preuves pour contrer les accusations. De plus, une conférence de presse a été organisée pour répondre aux questions des journalistes et clarifier les faits. Ces actions ont aidé à rétablir la crédibilité de l’entreprise et à atténuer les effets négatifs des fausses informations.

Un autre exemple est celui d’un riche homme d’affaires, qui a été confronté à des accusations sur ses pratiques de travail. La réponse de l’entreprise a inclus des vérifications internes, la publication de résultats d’audits, et une communication transparente avec les médias. Ces mesures ont aidé à démontrer l’intégrité de l’entreprise et à regagner la confiance du public.

Quelle est la meilleure stratégie pour faire face aux fausses informations ?

La stratégie dépend de la nature et de la diffusion. Pour celles qui ne sont pas largement répandues, il peut être judicieux de ne pas réagir directement pour éviter de leur donner davantage de visibilité. En revanche, si elles gagnent en popularité, une réponse adéquate devient indispensable. La vérification des faits est un outil essentiel, mais il doit être rapide et précis pour contrer efficacement la désinformation. Les institutions doivent aussi être proactives en fournissant rapidement des informations vérifiées et en collaborant avec des médias spécialisés dans la vérification des faits.

Comment les institutions peuvent-elles mieux collaborer avec ces médias spécialisés ?

La clé réside dans l’établissement de relations de confiance, basées sur l’éthique et la déontologie. Les institutions doivent être transparentes et offrir un accès facilité à des informations vérifiables. De leur côté, les médias doivent s’engager à faire preuve de rigueur dans la vérification des faits et la production de contenu de qualité.

Quels nouveaux défis la désinformation pose-t-elle aux institutions ?

L’essor des technologies telles que les deepfakes rendra probablement les fausses informations plus sophistiquées et difficiles à détecter. Les institutions devront investir dans des outils de détection avancés et renforcer leurs capacités de réponse pour faire face à ces nouveaux défis. La rapidité et l’efficacité de la réaction seront plus cruciales que jamais.

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