L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) est accusé de n’avoir pas appelé à la grève quand Ibrahim Boubacar Keïta était au pouvoir. Après vérification, il n’en est rien. La centrale syndicale a déposé exactement quatre préavis et a observé deux mots d’ordre de grève générale en 2014 et en 2019.
Deux mois après le coup de force militaire contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta, qui a donné lieu à une transition de 18 mois, la plus grande centrale syndicale du pays, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), a appelé deux fois à une grève générale. Elle a observé une grève de 72 heures au mois de novembre et une autre de cinq jours à partir du 14 décembre.
Depuis, beaucoup d’accusations soutiennent que la centrale n’a pas organisé de mouvements de grève sous le président déchu. «Pendant combien d’années l’UNTM était là sous le régime d’IBK sans broncher?», écrit un internaute. « Dernière cette grève, la nostalgie et la vengeance du régime déchu. Il ne faut pas se leurrer, l’UNTM est restée fidèle à IBK jusqu’à la fin de son régime, malgré la souffrance de la population », écrit à son tour un journal de la place.
Intox
Cette accusation est revenue à plusieurs reprises pour accabler les syndicalistes. Mais, dans les faits, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a appelé à la grève lors du premier et second mandat du président d’Ibrahim Boubacar Keïta. Nous pouvons trouver ici le préavis de grève de 2014 et là celui de 2019.
BenbereVerif a aussi contacté Yacouba Katilé, le secrétaire général de la centrale syndicale. « Nous avons observé deux mots d’ordre de grève et suspendu deux autres après un accord suite à une conciliation. Une première grève sous Moussa Mara en 2014 et une deuxième sous l’ancien premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga en 2019. C’est suite à ces grèves que nous avons des acquis comme l’augmentation des allocations familiales, la baisse de l’impôt sur le traitement de salaire (ITS) et l’augmentation de 20 % de la grille indiciaire», affirme t-il.
Pour Abdramane Dicko, spécialiste des questions sociales et syndicales, « l’UNTM dit que ce qu’elle a eu sous IBK, elle n’a eu sous aucun autre régime. Je ne vais pas faire de comparaison entre les acquis de Siaka Diakité, l’ancien patron de la centrale et l’actuel secrétaire Yacouba Katilé, mais lors des grèves de 2014 et 2019, il y a vraiment eu des acquis pour les travailleurs. »
L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a-t-elle refusé d’organiser des mouvements de grève sous IBK ? Non. C’est de l’intox.
Selon mon analyse personnelle, je vois les accusations à l’encontre de L’UNTM sous deux angles à savoir :
Sa non-participation aux mouvements sociopolitiques pour la chute du régime ibk,
La rivalité accrue entre les autres Centrales syndicales et leurs affiliés contre L’UNTM.
A ces deux arguments suscités, il ajouter la manifestation de l’exaltation du moi de beaucoup d’autres corporations. Mais une chose est sûre, rien ne pourra dévier L’UNTM de sa mission capitale qui n’est autre que l’amélioration des conditions de vie et de travail dans une justice sociale. Je voudrais aussi remercier benbere pour sa vision de quitter l’amateurisme pour le professionnalisme.