Sur la toile, les clichés des travaux d’un artiste espagnol sont utilisés pour prétendre qu’un « nouvel animal » a été découvert au sud du Soudan et qu’il s’agirait « d’un message de la part de Dieu. »
Sur cette page Facebook d’un internaute, la photo a atteint près de 300 partages et a suscité des centaines de réactions et commentaires. Elle est accompagnée de ce message : « Quand les messages se multiplient de la part de Dieu. La découverte d’un nouvel animal au sud du Soudan. Allah nous pardonne avant de nous reprendre. Amen ».
Une recherche inversée du cliché permet de se rendre compte que la photo a été publiée sur plusieurs autres plateformes, avec des interprétations différentes. C’est déjà le signe qu’il s’agit d’un contenu douteux. Dans le Nairaland Forum, une plateforme nigériane qui compte plus de 2 millions de membres, certains y voient une « chèvre saharienne » qui se trouverait chez eux ou comme une Photoshop entre autres commentaires.
La page Facebook « Zone Wild and Nature », qui compte plus de 60 000 abonnés, a aussi publié les clichés sans faire référence à une légende particulière, se contentant d’écrire « Sweet gift of darkness. », qu’on peut littéralement traduire par « doux cadeau des ténèbres », faisant référence à la couleur du prétendu « animal. »
L’œuvre d’Alvaro Herranz, un artiste espagnol
En réalité, il ne s’agit même pas d’un animal vivant ou réel à plus forte raison d’être une découverte. C’est plutôt l’œuvre d’un artiste espagnol, Alvaro Herranz, spécialiste de la sculpture et des beaux-arts. Il a même utilisé le « nouvel animal » qui fait le tour du monde en photo de profil sur son compte Instagram. Il pose ici en photos avec son œuvre, toujours sur Instagram.
https://www.instagram.com/fuegofatuoart/
Dans sa première publication, qui date du 12 octobre 2019, il présente sa nouvelle créature mythique à ses followers en ces termes : « Permettez-moi de vous présenter ce petit bébé, Akerbeltz. Akerbeltz est une créature mythique de la mythologie basque du nord de l’Espagne. Considéré à l’origine comme un protecteur de la nature et des animaux, son lien avec les sorcières et les covens des âges anciens a fait que la religion chrétienne les considérait comme des créatures maléfiques liées au diable. » L’image n’est donc pas celle d’un « nouvel animal » au sud du Soudan.