La rumeur qui circule sur l’attaque et puis la libération de djihadistes au sein de la prison de haute sécurité de Koutoukalé, au Niger, est infondée.
Le dimanche 17 avril 2022, une rumeur sur l’attaque d’une prison au Niger a circulé sur les réseaux sociaux maliens, notamment des groupes WhatsApp. Ce message accompagne ce qui semble être une photo de la devanture de ladite prison : « La prison de haute sécurité de Koutoukalé est tombée dans la main des terroristes. Ils ont libéré 126 de leurs camarades. Pour le moment, pas de bilan sur les morts et les blessés. »
Sur cette page Facebook, la publication a été partagée plusieurs dizaines de fois. Nous pouvons lire des commentaires comme « nouvelle stratégie de Bazoum pour libérer les terroristes ».
Une recherche des mots clés « Prison, Koutoukalé, Niger » nous a permis de retrouver la photo originale, qui date d’octobre 2016, comme nous pouvons le voir dans cet article. A l’évidence, cela n’a rien à avoir avec une attaque récente.
Il faut noter que les forces de sécurité nigériennes ont repoussé à deux reprises des tentatives d’attaque en 2016 et en 2019 visant la même prison, non loin de la ville de Niamey, capitale du Niger.
Démenti du gouvernement
Plusieurs sources nigériennes contactées par BenbereVerif ont démenti la rumeur. Dans un communiqué, le ministère de la Justice a aussi apporté un démenti catégorique la qualifiant comme relevant « de la mise en scène au regard des supports utilisés pour la relayer ».
#Démenti du Ministre de la Justice par rapport à la fake news sur l’attaque de la Prison de #koutoukalé pic.twitter.com/xZl3au2z2e
— Gouvernement du Niger (@GouvNiger) April 18, 2022
Le Niger, comme d’autres pays du Sahel, fait face au terrorisme depuis plusieurs années. Cette fausse information surgit alors que le président Mohamed Bazoum a décidé de dialoguer avec certains leaders « djihadistes » de l’État islamique au grand Sahara (EIGS), créé en 2015 par Adnan Abou Walid al-Sahraoui. Ce dernier, désigné « ennemi prioritaire » par la France et sa tête mise à prix par les États-Unis, a été « neutralisé » en août 2021.