Bamako : une marche blanche contre les violences basées sur le genre
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Bamako : une marche blanche contre les violences basées sur le genre

L’Alliance contre les violences basées sur le genre a organisé une forte mobilisation à Bamako, dans la capitale malienne, dans le sillage de ce qu’il est convenu désormais d’appeler « l’affaire Sidiki Diabaté ».

A Bamako, ce 26 septembre 2020, une centaine d’activistes des droits des femmes, de politiques et d’actrices de la société civile, hommes et femmes, habillés en t-shirt blanc ont battu le pavé à l’appel de l’Alliance contre les violences basées sur le genre.

Cette alliance est portée sur les fonts baptismaux en soutien à toutes les victimes des violences basées sur le genre dans le sillage de l’affaire Sidiki Diabaté. Ce jeune artiste malien, 27 ans, est accusé d’avoir violenté et séquestré son ex-compagne, Mariam Sow. Le 24 septembre dernier, il est placé sous mandat de dépôt et déféré à la Maison centrale d’arrêt et de correction de Bamako.

Repenser l’éducation

C’est le jeudi 24 septembre que l’alliance a tenu sa première assemblée générale afin de mobiliser les populations pour cette marche blanche. Les manifestants ont quitté le Monument de l’indépendance pour se diriger vers le Centre Aoua Keïta, encadrés par les forces de l’ordre.

Sur les pancartes brandies en guise de messages de soutien aux  victimes de violences basées sur le genre, notamment les femmes, on pouvait lire : «  Je ne suis pas un objet » ; « Protégeons nos enfants contre les VBG ! » ; « Je veux ma loi pour ma défense. Je suis une potentielle… »

 Kadidiatou Fofana, la porte-parole de l’alliance, a insisté sur la nécessité de questionner l’éducation familiale. Selon elle, celle-ci rend les femmes plus vulnérables : « Même en regagnant son domicile conjugal, on demande à la femme d’être soumise, de supporter les dérapages de son conjoint».

Elle a interpellé les parents en leur demandant de faire en sorte que les enfants bénéficient d’une éducation qui puisse permettre de renforcer le vivre-ensemble harmonieux entre les différents genres. En outre, elle a rappelé que la mobilisation concerne toutes sortes de violences basées sur le genre.

Une lutte « pas contre les hommes »

A la tribune, le nombre d’hommes était assez élevé, suffisant pour laisser comprendre que la lutte pour endiguer les violences basées sur le genre est « une affaire de tous ».

Dans la déclaration, lue par Cheick Tidiane Diallo, la sonnette d’alarme est tirée sur la constante progression des statistiques concernant les VBG : « Les chiffres de cette année dépassent de 11 % ceux de l’année dernière. Selon le système de gestion des informations sur les violences basées sur le genre, 70% des victimes restent silencieuses».

Ainsi, les organiseurs ont réaffirmé leur détermination rester mobilisés pour soutenir toutes ces voix silencieuses victimes de violence psychologique, sexuelle et économique ou physique. « Nous voulons leur dire que nous sommes sensibles à leur peine, à leur désarroi, à leurs frustrations… ».

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