Côte d’Ivoire : le paludisme, premier motif de consultation dans les hôpitaux
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Côte d’Ivoire : le paludisme, premier motif de consultation dans les hôpitaux

En Côte d’Ivoire, le paludisme est le premier motif de consultation dans les hôpitaux. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), entre 1 et 3 millions de personnes en meurent chaque année, dont près de 90% sur le seul continent africain.

Pour lutter contre le paludisme et parvenir à son éradication, un programme de lutte contre la maladie a été adopté depuis 2016. Le programme vise à améliorer la santé et le bienêtre de la population et réduire le fardeau du paludisme d’ici 2025.

En dépit de cette volonté des autorités sanitaires, la maladie demeure la première cause de mortalité dans le pays. Selon Dr Antoine Méa, coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme, la maladie représente 43% des motifs de consultation en Côte d’Ivoire. « 42 % des absentéismes professionnels et scolaires sont dus au paludisme en Côte d’Ivoire », informe-t-il.

Source de pauvreté

Toujours selon le médecin, le paludisme appauvrit la population, car elle lui consacre une bonne partie de ses revenus. En Côte d’Ivoire, la charge sociale et économique du paludisme est considérable. Les coûts directs associés au paludisme représentent en moyenne 12 à 14 % du revenu des ménages dont les membres actifs perdent 4 à 7 jours de travail.

Si des d’Afrique de l’Ouest  comme le Cap vert ont pu éradiquer le mal, en Côte d’Ivoire il y a encore du chemin à parcourir pour parvenir à ce rêve. C’est pourquoi, le coordonnateur national de la lutte contre la maladie appelle à l’implication de tous. « La lutte contre le paludisme ne doit pas être du seul ressort du ministère de la santé ou encore du programme.  Notre objectif principal est de réduire d’ici 2025 les taux de mortalité par paludisme d’au moins 75% par rapport à 2015. Cela ne pourrait arriver sans l’adhésion des populations ivoiriennes », affirme-t-il.

Les armes contre le paludisme sont bien connues. La moustiquaire imbibée d’insecticide est le meilleur moyen de prévention. Mais aujourd’hui, la résistance des moustiques aux insecticides fait de plus en plus débat.  Mais pour les spécialistes de la maladie, il n’en est rien. « Les moustiquaires que nous utilisons aujourd’hui sont encore très efficaces. Ce sont souvent les populations qui les utilisent mal », indique Ballo Cheick, agent sanitaire au Centre de santé urbain de Daloa, au centre-ouest de la Côte d’Ivoire.

De nouveaux médicaments efficaces

Autre préoccupation, la résistance aux traitements. « Nous avons eu des difficultés avec certains médicaments tels que la chloroquine ou le coartem, dont le seuil de résistance avait dépassé 65%. Ces médicaments ont donc été retirés. Après, il y a eu l’avènement des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA), que l’OMS nous recommande. Et jusqu’à ce jour, il n’y a aucune résistance à ces nouveaux médicaments en Côte d’Ivoire », nous informe le médecin.

En seulement trois jours, selon le spécialiste, le malade peut recouvrer la guérison. La situation du paludisme est certes préoccupante en Côte d’Ivoire, mais pas alarmante. Le gouvernement ivoirien et ses partenaires s’attellent à trouver une solution en vue de l’éradication de cette maladie parasitaire.


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