Côte d’Ivoire – « Sextape » : effet de mode, vrai drame
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Côte d’Ivoire – « Sextape » : effet de mode, vrai drame

Vidéo amateur, érotique ou pornographique destinée à un usage privé, la « sextape » est devenue un véritable effet de mode au point que certains couples en font une base de leur relation. Ce qui peut tourner au drame.

Popularisée par des stars américaines, la « sextape » fait désormais partie intégrante du quotidien de certains ivoiriens. C’est même  devenu une habitude pour les couples vivant loin l’un de l’autre.

« Je travaille dans la ville de Man. Ma compagne, elle, travaille à Abidjan. Etant donné qu’on ne se voit pas régulièrement, les vidéos érotiques nous permettent d’être plus proches intimement », explique Bernard, un comptable de 38 ans habitant dans la ville de Man. Si faire une « sextape » avec sa compagne est une manière d’avoir une intimité à distance pour Bernard, l’objectif principal est de pimenter son couple.

Se regarder soi-même…

Ceux qui filment leurs ébats sexuels avancent de nombreuses raisons. « Moi je le fais par curiosité. Au début, mon mec ne voulait pas entendre parler de ça, mais il a fini par accepter. Que c’est fou de nous voir en train de faire l’amour ! Cela nous permet de se perfectionner, car on regarde ensemble là où chacun n’a pas assuré », raconte Nadia, une abidjanaise.

« C’est encore mieux de se regarder soi-même que de regarder un film X », enchaîne Pierre, coach sportif. « Ça pimente les relations et les change. C’est encore plus excitant de voir des images de soi-même en train de faire l’amour, explique  H. K., étudiant en master de sociologie à l’Université Félix Houphouët Boigny de Cocody. D’ailleurs, cela permet également d’augmenter l’adrénaline et en finir avec la routine. »

« Un véritable drame »

Toutefois, la « sextape » a des conséquences. Elle peut détruire en une fraction de seconde la vie de son auteur. Claudine Sahi raconte sa mésaventure, elle qui dit désormais se méfier des smartphones et des réseaux sociaux.

En 2019, son « chéri » a demandé qu’ils fassent une « sextape » avant de rejoindre son poste dans la capitale politique, Yamoussokoro, « histoire de la regarder chaque soir avant de dormir ». A cause de la distance, Claudine a voulu rompre. « Sans autre forme de procès, il a publié notre ébat sexuel, en prenant le soin de masquer son visage, raconte-t-elle. J’ai vécu un véritable drame ! Je n’en revenais pas ! Aujourd’hui, même pour tout l’or du monde, je n’accepterai pas de reproduire pareil scénario. »

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