Double vie : pris dans mon propre piège (IV)
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Double vie : pris dans mon propre piège (IV)

C’est l’histoire d’un jeune homme, Mickaël. Diplômé mais sans emploi, sa vie privée est chamboulée par sa double vie : entre deux femmes, depuis 2009.

En lisant les commentaires sur les épisodes précédents de cette longue histoire, j’ai appris beaucoup de choses. Ils m’ont encouragé à raconter la suite, après plusieurs discussions avec l’auteur que je salue pour m’avoir aidé à partager cette histoire.

Ayant décidé de ne plus me laisser faire, la décision de partir loin de Véronique était prise. J’étais aussi conscient, à l’époque des faits, du risque de ne plus revoir mon fils en quittant Véronique. Mais je devais quitter son emprise pour restaurer mon honneur et ma dignité.

Intransigeante dans ses prises de décisions, Véronique avait de solides contacts, et elle ne reculait devant rien. Elle aurait pu tout faire pour m’empêcher de fuir la maison, si jamais elle avait eu le moindre soupçon quant à mes intentions. Loin d’être de l’imagination, je rappelle encore une fois que mon histoire n’est pas de la fiction. C’est un moment sombre et difficile de ma vie que je partage.

« Enfer sur terre »

Sans ressources financières, partir était la seule alternative. Cependant, je ne savais pas où aller pour être à l’abri de la colère et de toutes les formes de violences que je subissais dans le silence aux côtés de Véronique. Personne ne voulait me voir chez lui, ni mes parents, ni mes amis. Ils estimaient qu’être aux ordres de Véronique était indigne d’un homme comme moi. Ils ignoraient que je menais une vie d’enfer sur terre.

C’était inadmissible pour mes parents et mes proches de me supporter. Ils ne savaient pas que j’étais victime de violences conjugales. En Afrique, la violence conjugale est peu connue chez les hommes. Pourtant, nombreux sont ceux qui vivent cette situation en silence dans notre société.

Face au rejet de mon entourage, je devais aussi gérer, en plus du choc psychologique, le voisinage et le jugement de la société. Ceux-ci n’arrêtaient pas de m’indexer, pendant que Véronique se sentait fière de m’humilier. « Cet idiot pense que je suis cette femme qui se laisse distraire. Jusque dans sa tombe, il se souviendra longtemps de moi », disait-elle à l’une de ses camarades pendant leur causerie.

Fuir pour se sauver

Ce jour-là, comme s’il savait que j’allais disparaître de sa vue, mon fils, à son réveil, ne me quittait plus. Il ne voulait aller chez personne d’autre que son père. Il me suivait partout et ne cessait de m’appeler « papa ». En voyant mon fils, je ne pouvais pas retenir mes larmes à l’idée que j’allais fuir. Je partirai pour combien de temps ? Que va lui dire sa mère à propos de son père ? Je n’avais pas la réponse à ces questions.

Au moindre soupçon, Véronique était capable de me faire arrêter par la police. Conscient de cela, je n’ai néglige aucun détail jusqu’au moment propice. La veille, elle avait retiré de l’argent à la banque. Je savais où se trouvait cet argent dans la maison et me demandais si je devrais le prendre pour m’en aller.


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