À l’école, le fléau du harcèlement entre filles
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À l’école, le fléau du harcèlement entre filles

L’école, un lieu d’apprentissage et de socialisation, est aussi un champ de discrimination précoce entre certaines apprenantes. Le harcèlement entre filles doit y être combattue.

Nombreuses sont les jeunes filles qui sont sujettes au harcèlement dans leurs écoles. Cependant, elles préfèrent rester muettes sur ce phénomène. Le caractère genré des violences dans les écoles est plutôt basé sur des actes dont l’objectif est de nuire, qu’il s’agisse de coups, de moqueries ou d’autres types d’actes d’intimidation.  

Très généralement, l’élève qui provoque éprouve un fort besoin de domination et cherche à apparaitre comme dure aux yeux des autres. Elle est généralement impulsive, souvent plus forte physiquement voire mentalement. Elle est souvent entrainée par l’effet de groupe, et peut présenter un profil de personnalité dépendante.

Les filles à papa

Fatoumata Ouattara, élève de terminale au Groupe scolaire Oumar Bah de Kalaban-Coura, en commune V du district de Bamako, explique : « Dans notre classe, il n’existe aucune bonne relation, surtout entre nous les filles. Nous sommes à peu près une trentaine d’élèves, divisés en clans. Ce sont les filles à papa qui nous fatiguent le plus. Elles veulent toujours que les choses se passent comme elles veulent en essayant d’imposer leurs lois sur nous autres. ».

Il faut prendre en compte le fait que nombre d’entre elles sont à l’école pour rivaliser, et non pour les études. « Il y a celle qui viennent pour étudier, et d’autres qui passent leur temps dans des bavardages et causeries inutiles. Et elles sont toujours assises au fond de la classe.  Leur passe-temps favori est de se moquer des styles vestimentaires des autres. Elles croient qu’elles sont le centre du monde », ajoute Sokhona Touré.

Harcelée par égoïsme

L’élève harcelée est victime parce qu’elle a été désignée par la provocatrice, ou par tout un groupe de filles. Cette victime devient responsable de tout mal. Elle devient souvent le bouc émissaire. Les victimes sont habituellement choisies pour ce qu’elles ont en plus, ce que l’agresseuse cherche à s’approprier.

Cette personne est choisie car, d’une façon ou d’une autre, elle est devenue gênante. C’est une personne inchangeable, quel que soit le moment – mauvais ou bon – et qui a eu tort de se laisser faire, de se laisser séduire. Le propre d’une attaque relevant du harcèlement est de viser les parties vulnérables de l’autre, là où il existe une faiblesse. 

Les plus timides de la classe sont très généralement les cibles des agresseurs. Elles parlent rarement, n’agissent pas face aux comportements des autres, et n’hésitent surtout pas à faire ce qu’on leur demande. Elles n’ont pas leur mot à dire, ne font que suivre les ordres des agresseuses.

Domination

Il y a une domination de l’une sur l’autre et impossible pour la personne soumise de réagir et d’arrêter le combat. C’est ce qui montre que c’est réellement une agression et non une lutte. Il n’y a pas de négociation possible, tout est imposé.  

Je pense que nous, les filles, devons comprendre que les gens n’ont pas les mêmes niveaux de vie. Et pourtant, celles qu’on marginalise aujourd’hui peuvent un jour devenir nos responsables hiérarchiques. Si l’ensemble des activistes luttent contre la discrimination à l’égard de la femme, nous devons au moins encourager cela en arrêtant toute forme de discrimination entre nous. 

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