Grossesse extra-utérine (GEU) : combattre ce mal silencieux par la sensibilisation
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Grossesse extra-utérine (GEU) : combattre ce mal silencieux par la sensibilisation

La démarche pour avoir un enfant ne se passe toujours pas comme prévu. Si les plus chanceuses n’ont pas de problème, d’autres sont confrontées à des grossesses extra-utérines (GEU). La blogueuse Nafmalook invite à la sensibilisation et à combattre ce mal silencieux, cause majeure de mortalité liée à la gestation. 

La grossesse extra-utérine (GEU) constitue la première cause de mortalité féminine au cours des trois premiers mois de la grossesse. Les médecins la définissent comme une grossesse dont l’ovule fertilisé s’implante à l’extérieur de l’utérus. Le plus souvent, l’ovule se loge dans l’une des trompes. 

C’est ce qu’on appelle grossesse tubaire dans le jargon des gynécologues. En cas de GEU, l’ovule se développe rarement dans l’ovaire : grossesse ovarienne ou dans la cavité péritonéale quand il s’agit  d’une grossesse abdominale. C’est toujours un supplice physique et moral pour la femme qui passe par là.

Facteurs de risques

« Fumez-vous ? », « Votre mari fume-t-il ? », « Avez-vous pris la pilule du lendemain ? » sont, entre autres, des questions que posent les médecins en face d’une patiente présentant des symptômes de GEU, informe Dr Sima, gynécologue Centre hospitalier universitaire du Point G. 

La cause exacte de la GEU n’est pas clairement identifiée. Mais certains facteurs de risque sont connus : le tabagisme, les pilules d’urgence, la procréation médicalement assistée, les maladies sexuellement transmissibles ainsi que l’âge de la femme. Cependant, des analyses permettent de déterminer le genre de grossesse mais ne renseignent pas sur les causes.

Symptômes et traitements

Des saignements irréguliers, des douleurs ou crampes au niveau pelvien ou des malaises plus appuyés que dans les grossesses normales sont quelques  symptômes lorsque l’œuf évolue dans la trompe ou lorsqu’il y a rupture, selon les spécialistes. Dans les cas où il n’y a pas de rupture, existent des situations comme un test de grossesse positif mais non visible à l’échographie. 

Dans chacun des cas, lorsque le gynécologue découvre la présence d’une grossesse extra-utérine, la prise en charge est alors située dans le contexte des urgences. En fonction de l’évolution de la grossesse, le traitement se fait  soit  par intervention chirurgicale soit par chimiothérapie

D’autres options sont également proposées aux patientes notamment au Centre hospitalier universitaire du Point G. Il s’agit de la cœlioscopie, la chimiothérapie avec une dose ou plusieurs de méthotetraxe pour les GEU non rompues. Au cours du traitement, certaines femmes perdent leurs trompes qui portent l’œuf. 

Mais cela n’a aucune conséquence sur leur fertilité, rassurent les médecins qui expliquent que la seconde trompe, à elle seule, permet d’enfanter. « Il faut aussi signaler que certaines femmes ne répondent pas à la chimiothérapie et c’est d’ailleurs à mon avis la méthode de traitement la plus compliquée avec plus de risques», ajoute M. Diarra, un interne au service de gynécologie du CHU du Point G. 

« Rejeter une grossesse toujours voulue » 

« Les médecins ont découvert chez moi une grossesse extra-utérine non rompue, âgée de trois mois. J’ai eu énormément de chance, car la grossesse était non évolutive, ce qui m’a maintenue en vie et je dirais en forme sans douleurs physiques majeures», témoigne une amie victime d’un cas de GEU. Elle ajoute qu’elle a été traitée par chimiothérapie au service gynécologique du CHU du Point G. La prise en charge, dit-elle, s’est très bien passée. « Au-delà des douleurs physiques, les séquelles morales sont également très douloureuses. Car la chimiothérapie demande que ton corps se batte pour rejeter une grossesse toujours voulue».

Plusieurs femmes passent par-là, certaines en sortent indemnes, alors que d’autres avec une seule trompe et plusieurs malheureusement y laissent la vie. Le pronostic vital est plus important, car dans nos pays les cas de GEU sont détectés tardivement. Il est important de renforcer la sensibilisation sur les maladies et anomalies que  rencontrent les femmes qui s’apprêtent  à avoir un enfant.

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