Lutte contre le cancer du sein au Mali : renforcer les capacités de dépistage et de traitement
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Lutte contre le cancer du sein au Mali : renforcer les capacités de dépistage et de traitement

Première cause de décès par cancer chez les femmes au Mali, le cancer du sein est tardivement diagnostiqué chez nombre d’entre elles, faute de services appropriés dans la majeure partie du pays. Cette faible couverture limite les dépistages.

Le cancer du sein a tué  685 000 femmes en 2020 dans le monde, a annoncé l’Organisation mondiale de la santé (OMS),le 19 octobre en marge de la journée internationale de lutte contre la maladie. L’Afrique enregistre le taux de mortalité liée au cancer le plus élevé. 85 800 femmes sont décidées l’an passé, principalement en Afrique de l’Ouest et en Afrique de l’Est.

En Afrique, le cancer du sein est la première cause de mortalité des femmes par cancer. Cette forte létalité due au cancer du sein, s’explique selon l’OMS par le fait qu’en Afrique, le cancer du sein est diagnostiqué à un stade très avancé de la maladie, laissant peu de chance aux patients de se mettre de la maladie.

Environ 1000 cas de cancers du sein sont diagnostiqués chaque année au Mali. Des statistiques largement sous-évalués selon l’organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF), qui estime à 2 450 le nombre de patients atteints de cancer du sein en 2020. La disparité de services de diagnostic et de traitement explique les faibles taux. L’essentiel des centres de dépistage et de prise en charge du cancer du sein se concentrent dans la capitale, Bamako et sa périphérie.

Difficultés d’accès au dépistage et au traitement

Les populations à l’intérieur du pays sont confrontées à d’énormes difficultés pour accéder au dépistage et au traitement. Les trois centres publics de prise en charge du cancer du sein sont basés à Bamako. Beaucoup n’ont pas les moyens pour suivre le parcours thérapeutique.

« Premier cancer chez les femmes maliennes, le cancer du sein peut être traité  si la maladie est diagnostiquée tôt », rassure le chef de mission de MSF à Bamako, Foura Sassou Madi, dans une note de l’ONG humanitaire. Mais la couverture du pays en termes de centres de diagnostic et de traitement appropriés est un défi majeur.

Le programme, « weekend 70 », initié par l’Amical des femmes de la fondation Orange Mali est limité pour l’instant à Bamako. De nombreuses femmes de l’intérieur du pays n’ont pas accès aux services de prévention et de prise en charge du cancer. Les campagnes menées à l’occasion du mois de novembre, dédié à la lutte contre le cancer, concernent 21 structures de Bamako et ses environs.

Les principaux cancers au Mali sont ceux du sein, du col de l’utérus et de l’estomac. Ils comptent parmi les six maladies non transmissibles prioritaires de la stratégie nationale de lutte contre les MNT. Ces maladies risquent de devenir des problèmes de santé publique dans les années à venir.

Plan national de lutte contre le cancer

Le Mali envisage un plan national de lutte contre le cancer. Il devrait prendre en compte la faible couverture de services à travers le pays, les difficultés liées aux données et l’amélioration du plateau technique ainsi que la formation de personnel qualifié pour pouvoir faire face efficacement contre le cancer.

Au Mali, le cancer du sein est de plus en plus diagnostiqué chez des jeunes femmes dans la trentaine. Les modes alimentaires, la sédentarisation, l’alcool, le tabagisme, sont entre autres facteurs de risque. Jusqu’au 31 octobre 2021, le dépistage du cancer du sein se fait gratuitement dans les hôpitaux, les centres de santé de référence de Bamako, au centre de santé de référence de Kalaban-coro et au centre de santé communauté de Yirimadio, en commune VI du district.

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