Au Mali, le fléau de la mortalité maternelle
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Au Mali, le fléau de la mortalité maternelle

Au lieu d’être un événement heureux, l’arrivée d’un nouveau-né est souvent un moment tragique, avec le risque de décès de la mère, de l’enfant ou des deux.

« Ma mère a perdu la vie dans une salle d’accouchement juste après ma naissance », témoigne Hassane Konipo, un adolescent de 16 ans qui supporte encore péniblement cette perte.Perdre la vie en la donnant est devenue le sort de beaucoup de femmes maliennes. Selon la dernière Enquête démographique de santé du Mali , en 2018, 325 sur 100.000 femmes ont perdu la vie lors des accouchements, dont 99% des cas pouvaient être évités par nos agents de santé.

Madame Bintou Maiga, une sage-femme, nous explique la cause fondamentale de cet état de fait. « L’insécurité est la principale cause de la hausse du taux de mortalité, soutient-elle. Car la plupart des femmes qui perdent la vie lors des accouchements viennent des milieux ruraux et n’ont pas accès à des soins de qualité. » Elle pointe également le manque de matériels et de personnels qualifiés.

 Suivi de grossesse

Une grossesse a besoin de suivi, elle a besoin d’attention et de soin. Chose que la plupart des femmes négligent. Alors que les soins prénataux aident à prévenir des complications après l’accouchement. Seules 56 % des mères ont reçu des soins post-nataux dans les deux jours consécutifs à l’accouchement, 40% n’en n’ont pas reçu et 33% des femmes accouchent à la maison, selon la dernière enquête démographique et de santé du Mali.

Après la mort tragique de la journaliste Hawa Togola dans une salle d’accouchement, une campagne dénommée « la vie est sacrée » a vu le jour. Portée par des organisations de défense des droits des femmes, la campagne vise à interpeller les décideurs sur les cas de décès maternels et d’autres violences obstétricales que subissent certaines femmes dans notre système sanitaire.

Personnels qualifiés

Après des jours de mobilisation, de dénonciation et de concertation, les militantes ont jugé nécessaire de s’investir en participant au changement de la culture médicale. C’est dans ce contexte que l’association ‘’Jam Torodo’’ (Médecin de paix) a été créée par Mariam Diawara pour promouvoir la santé maternelle et infantile.

Pour espérer avoir moins de mortalité maternelle dans notre pays, « le gouvernement doit fournir plus de matériels pour faciliter l’accouchement, avec de personnels qualifiés et compétents ; mettre en place une équipe de sensibilisation dans l’optique de sensibiliser les femmes surtout celles des communes rurales », recommandent plusieurs mouvements de défense des droits des femmes.

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