En Côte d’ivoire comme partout en Afrique, on remarque une forte absence des parents dans l’éducation sexuelle des enfants. Pourtant la communication parents-enfant sur la sexualité évite bien de conséquences regrettables.
L’histoire a ému les téléspectateurs de la nouvelle chaîne ivoirienne (NCI). Dans l’émission ‘’Sans tabou’’ du 16 septembre dernier, Pohan Odile Berthe, psychopédagogue et spécialiste des questions liées aux enfants a livré un témoignage poignant sur un adolescent abusé sexuellement par sa nounou.
Il s’agit d’une nounou de 18 ans qui avait à sa charge un adolescent de 12 ans. Ils dormaient dans la même chambre, sur des lits superposés. La nounou a initié le garçon à la sexualité sans que personne ne s’en rende compte. A chaque fois qu’elle avait envie d’entretenir de relations intimes avec le garçon, elle l’invitait à rejoindre son lit. Cette relation dure plusieurs semaines, à l’insu des parents de l’adolescent.
Lorsque ces derniers se sont rendu compte de certains changements chez la nounou, ils ont commencé à nourrir des soupçons. Au fil du temps, les soupçons se confirment : la jeune fille était enceinte. Mais de qui ? C’était la question qui troublait. Le trouble était d’autant plus grand quand les parents ont découvert que l’auteur n’était autre leur garçon de 12 ans. L’adolescent n’a pas tardé à passer aux aveux.
Parler plus tôt de sexualité aux enfants
Cet épisode parmi tant d’autres, souligne l’importance du dialogue sur la santé sexuelle et reproduction dans la famille. « L’éducation sexuelle est importante dans le développement d’un enfant. A défaut d’une éducation sexuelle, un cadre familial propice à répondre au besoin de compréhension de l’enfant, il peut se retrouver dans des situations difficiles », affirme Pohan Odile Berthe
La curiosité sur le sujet de la sexualité est une étape naturelle de l’apprentissage du corps chez l’enfant. L’éducation sexuelle aide les enfants à comprendre leur corps et à se sentir bien. D’où la nécessité de l’éducation sexuelle pour répondre aux besoins d’informations de l’enfant.
Si pour plusieurs spécialistes, il faut attendre l’adolescence pour parler de sexe, la psychologue scolaire américaine, Michelle Borba soutient qu’il faut le plus tôt parler de sexualité à son enfant et le pousser à demander des conseils. Selon cette experte en parentalité, la communication sur la sexualité avec l’enfant doit commencer à l’âge de 2 ans.
Méconnaissance
« Ce que nous avons tendance à faire, c’est de reporter la conversation à 8, 9, 13 et 16 ans. Alors qu’en réalité, la recherche indique que c’est mieux si nous commencions à é ans », avance-t-elle. Pour elle, « Ce n’est pas juste une longue conférence, c’est une série de petites conversations ». Néanmoins, il ne faut pas directement enseigner aux enfants les notions de relations et de plaisirs sexuels. L’idéal serait de commencer par décrire avec eux les différentes parties du corps.
Le manque d’information sur la sexualité est un véritable danger qui menace l’avenir des enfants en Afrique particulièrement en Côte d’Ivoire. Les rapports sexuels et grossesses précoces ne sont que les parties visibles de l’iceberg. D’importants troubles sociaux, psychologiques et physiques résultent de la méconnaissance des adolescents et jeunes sur la sexualité.
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