#OnEnDiscute: « J'aurais pu éviter ma condition de fille-mère…»
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#OnEnDiscute: « J’aurais pu éviter ma condition de fille-mère…»

Parler de sexualité avec les enfants demeure un sujet quasi-impossible à aborder en Afrique. Et au Burkina, ce sujet tabou a d’énormes conséquences. Nous avons rencontré des filles-mères qui regrettent de n’avoir pas pu bénéficier de ces conversations.

Conservatrice et respectueuse des mœurs, la société burkinabè aborde très péniblement le sujet de la sexualité qui est un fait tabou en Afrique. Le manque de communication sur ce sujet en famille est la cause de situations très embarrassantes. Sexualité précoce, grossesses, maladies sexuellement transmissibles sont entre autres les conséquences du manque de communication parents-enfants sur la sexualité.

La religion comme alibi

Sakina (nom d’emprunt), estime que cette conversation est très capitale dans la vie de l’enfant quand il atteint un certain âge. Vivant avec sa tante, elle déplore n’avoir pas eu ce type de conversations approfondies. « Ma tante avait l’habitude de me dire qu’on peut sucer un bonbon avec l’emballage et ressentir le goût tôt ou tard. Juste pour dire qu’on peut bien avoir des rapports sexuels protégés et ressentir du plaisir», la jeune mère céllibataire. Ces discussions entre les deux dames se faisaient de façon superficielle et pour Sakina, cela était dû au fait que sa tante était « mal à l’aise en abordant le sujet ». Aujourd’hui, elle s’en veut de s’être tournée vers ses camarades.

Quant à elle Arielle, (le prénom a été modifié), elle affirme qu’elle aurait pu éviter d’être fille-mère avec désormais des responsabilités. « Je ne serais pas fille-mère célibataire si j’avais eu la chance d’aborder le sujet en famille. Mais hélas je n’ai pas eu cette chance car dans mon cas, mes parents étaient toujours sur la défensive et se servaient toujours de la religion comme alibi pour fuir la conversation. Pour eux, je n’étais pas prête pour le mariage, donc il n’y avait pas lieu de parler des choses du mariage », explique- t-elle.

« J’aurais continué mes études »

Mère-célibataire et porteuse du VIH, Aniella (nom d’emprunt), déplore énormément le caractère tabou des sujets sur la sexualité en Afrique et surtout au Burkina Faso. « Si j’avais eu une oreille attentive pour m’écouter et me guider, je n’aurais pas précocement découvert le sexe. Et, j’aurais continué mes études et non être là, à m’occuper de ma fille ».

Les trois filles-mères, célibataires insistent sur la discussion parents-enfants. Elles estiment que les parents doivent démystifier le sexe et en parler avec les enfants afin d’éviter beaucoup de conséquences graves. Aussi, elles rappellent que l’enfant, en grandissant a besoin de se savoir écouter et rassurer. Être  trop strict avec lui ne fera que le pousser dans les bras des amis, des sites pornographiques.

À l’endroit des enfants, elles plaident en faveur de l’utilisation des méthodes contraceptives et de faire des parents leurs principaux confidents sur les sujets relatifs à la santé de la reproduction.


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