#OnEnDiscute : prévenir le phénomène d’« enfant-père » par l’éducation sexuelle
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#OnEnDiscute : prévenir le phénomène d’« enfant-père » par l’éducation sexuelle

L’éducation d’un enfant, y compris en matière de sexualité, ne devrait pas être du ressort d’un seul parent. Tous doivent accorder une attention particulière à leurs enfants en instaurant un dialogue avec ces derniers.

Si l’éducation d’un enfant, dans son ensemble, est une des tâches qui incombent aux parents, l’éducation sexuelle est souvent implicitement confiée à la mère. Dans certains ménages, le dialogue parents-enfants autour de la sexualité est facile. Dans d’autres, par contre, il est difficile de l’aborder. Au Bénin, dans les collèges d’enseignement général, l’éducation sexuelle, longtemps limitée à l’étude de la reproduction animale puis humaine, est enseignée aujourd’hui comme une composante essentielle de la construction de la personne et de l’éducation du citoyen.

Les parents de Steeve ne parvenait toujours pas à éclairer, au mieux, leur enfant sur ses interrogations et inquiétudes quant à la vie sexuelle. Le jeune garçon venait de fêter ses 15 ans, brevet d’études du premier cycle en poche. Timide et très réservé, Steeve a commencé à nourrir des sentiments pour Awa, la jeune fille chargée des tâches ménagères, âgée de 21 ans, sans avoir le courage de les lui avouer. De fil en aiguille, des coups d’œil aux jeux supposés anodins de reins, une grossesse en est sortie

Trop jeunes pour devenir papa

Comme Steeve, ils sont nombreux à s’adonner aux pratiques sexuelles sans informations minimales à la base. Le plaisir comptant ou la volonté de « faire » « pour savoir ce que ça fait » ou juste répondre à une pulsion qui les habite et les pousse à l’action. Le piège qui les guette dans ces entreprises, c’est d’engrosser des mineures ou même des majeures sans pouvoir assumer. La conséquence immédiate, c’est de pousser ces filles à des avortements clandestins qui portent parfois atteinte à leur vie ou de les pousser à abandonner contre leur gré l’école ou à se faire rejeter de la maison familiale par les parents et ainsi exposées à toutes sortes de périls.

Au Bénin, à Abomey-Calavi, le mardi 7 septembre 2021, un jeune homme a été par exemple mis aux arrêts, accusé d’avoir enceinté une fille de 16 ans, qui serait sa petite amie. Dans cette affaire par exemple, le père de la fille est le principal accusé. Ce dernier aurait entretenu des relations incestueuses avec sa fille. Mais cette dernière n’a pas manqué de préciser, entre autres, qu’elle a aussi eu des relations sexuelles protégées avec son copain.

 « Si j’avais eu l’opportunité… »

Dans le cas de Steeve, comme dans bien d’autres, les regrets et remords font souvent surface. Et entre les remontrances familiales, c’est souvent à ces occasions que les « j’aurais dû… »  ou « il ne fallait pas faire ci ou ça » fusent. « Si j’avais eu l’opportunité d’en savoir plus sur mes droits sexuels, si je savais à quel moment et dans quelle condition je pouvais commencer par passer à l’acte ou bien encore comment me protéger, j’aurais sûrement agi dans le sens d’éviter de tomber dans le piège alors que je n’étais pas prêt », confie Steeve.

C’est souvent là, l’occasion pour les jeunes de se morfondre. Le plus important, c’est d’éviter de trop les réprimander, et plutôt les amener à ne plus reprendre les mêmes erreurs et à mieux agir et sensibiliser leurs pairs à l’école, au quartier ou même à l’église.

Les jeunes et les adolescents ont encore besoin d’orientation pour s’en sortir, d’échanger en toute sécurité avec leurs parents pour recevoir des conseils pour se protéger de ces situations qui mettent souvent en péril leur avenir. Les parents sont invités à remédier à cette faille dans l’éducation des enfants en initiant davantage le dialogue sans tabou avec eux.


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Les commentaires récents (2)

  1. Je suis d’accord avec l’opinion partagée car la sexualité est un sujet tabou dans plusieurs pays africains et je pense que le dialogue est la solution pour remédier à ce fléau.