Paludisme et grossesse : en Côte d’Ivoire, un problème de santé publique
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Paludisme et grossesse : en Côte d’Ivoire, un problème de santé publique

Le paludisme, chez la femme enceinte, est un problème majeur de santé publique en Côte d’Ivoire. Il a des conséquences graves aussi bien sur la mère, le fœtus que le nouveau-né. Il est surtout responsable d´un fort taux de morbi-mortalité maternelle et infantile.  

Selon le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, près de 300 000 femmes enceintes vivent dans des zones d´endémie palustre en Côte d’Ivoire. Environ 4 000  femmes meurent de paludisme pendant la grossesse chaque année. La maladie constitue, dans ces zones, une menace perpétuelle pour le couple mère-enfant.  

La Côte d’Ivoire a une population estimée à 27 036 883 habitants dont 49,1% de femmes. Le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a notifié 468 934 cas chez les femmes enceintes en 2020.  

Un problème de santé publique 

Au service d’urgence de l’hôpital Mère-enfant de Bingerville, de nouveaux cas arrivent tous les jours. Enceinte, Sandra, revient de sa consultation. Elle souffre du paludisme selon le résultat du laboratoire que vient de lui communiquer son gynécologue. Elle avoue qu’elle n’a pas vraiment respecté les prescriptions du médecin pour éviter le paludisme durant sa grossesse. « Peut-être que je l’ai attrapé parce que je ne dors jamais sous la moustiquaire, qui me gêne la nuit. Pourtant, le médecin me l’a recommandée », reconnait-t-elle.  

Pour le médecin généraliste Mobio Celestin de la clinique St Gabriel de Cocody, les femmes enceintes et les enfants sont les plus vulnérables face au paludisme. « Le paludisme pendant la grossesse est un problème de santé publique majeur, qui entraîne de nombreux décès maternels en Côte d’Ivoire, explique l’agent. Pendant la grossesse, les femmes sont plus sensibles à l’infection par le paludisme et courent un risque plus élevé de maladie, d’anémie grave et de décès. Il faut admettre que la souffrance et les décès causés par le paludisme sont inacceptables, car ils sont largement évitables. »  

Diarra Fatim en est à son premier trimestre de grossesse. Elle est sous perfusion depuis trois jours au Centre hospitalier universitaire de Treichville. « Je suis arrivée après l’affaiblissement du corps, parce que j’ai commencé par l’automédication », avoue-t-elle.  

Protéger les femmes et les enfants  

Le programme national de lutte contre le paludisme en Côte d’Ivoire (PNLP) recommande l’utilisation de moyens de lutte anti-vectorielle efficaces (moustiquaires imprégnées d’insecticide ou pulvérisations intra-domiciliaires à effet rémanent) et de médicaments antipaludiques préventifs pour protéger les femmes enceintes et les enfants. Des services de santé robustes offrant un accès élargi à ces outils et à d’autres outils éprouvés de lutte, y compris des tests de diagnostic rapide et des traitements rapides, sont essentiels pour atteindre les objectifs de la stratégie technique de lutte contre le paludisme 2016-2030.  

Pour les enfants de moins de cinq ans, le programme encourage la chimio-prévention saisonnière du paludisme pendant la saison des pluies, caractérisée par une forte transmission. En 2020, 69 % des enfants remplissant les conditions requises pour le traitement préventif en ont bénéficié.  

Une autre stratégie recommandée : le traitement préventif intermittent du nourrisson, qui consiste à administrer des médicaments antipaludiques aux très jeunes enfants en utilisant les structures de vaccination du pays.  


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