Planification familiale : au Bénin, les préjugés ont la vie dure
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Planification familiale : au Bénin, les préjugés ont la vie dure

En plus d’aider à diminuer la probabilité de conception ou l’éviter, la contraception pourrait avoir des effets secondaires. C’est ce que pensent certaines femmes utilisatrices de méthodes de planification familiale au Bénin, qui perpétuent les préjugés.

La contraception désigne l’emploi de moyens visant à empêcher qu’un rapport sexuel n’entraine une grossesse. Elle est définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme étant « l’utilisation d’agents, de dispositifs, de méthodes ou de procédures pour diminuer la probabilité de conception ou l’éviter ».

Il existe différentes méthodes de contraception qui permettent de se protéger des risques d’une éventuelle grossesse indésirable. Préservatif, pilule, anneau contraceptif, implant, patch contraceptif, etc. Les femmes ont aujourd’hui de nombreuses possibilités en matière de choix de contraception. Mais aussi efficaces qu’elles soient, certaines méthodes contraceptives entrainent parfois des effets secondaires et suscitent la peur chez nombre d’utilisatrices.

Au Bénin, les plus grands obstacles à la pratique contraceptive sont les rumeurs, la crainte d’effets secondaires et les préoccupations de santé associées aux méthodes de contraception. En 2012, la pratique contraceptive moderne était limitée. Selon l’enquête démographique et de santé du Bénin, seuls 7 % des femmes mariées et 23 % des célibataires sexuellement actives pratiquaient les méthodes modernes. Parmi les femmes mariées qui ont un besoin non satisfait, les raisons évoquées sont entre autres la peur des effets secondaires et l’opposition à la pratique (22 %). À cela, s’ajoutent les difficultés socioculturelles.

Ne pas craindre les effets secondaires

Selon Wanou Senou Carlos, consultant en communication pour la santé de reproduction et la promotion de la planification familiale, les effets secondaires associés à certaines méthodes ne sont graves. « C’est un peu comme quand vous prenez de la chloroquine. Ça vous donne des nausées ou entraine des égratignures sur le corps (…) Ce ne sont que des effets secondaires qui sont partiels et éphémères », rassure-t-il.

Parmi les méthodes incriminées, il y a l’implant Jadelle. « Le Jadelle a modifié mes règles, augmenté mon poids et me faisait sentir des douleurs. J’avais peur, bien qu’il soit efficace », confie Bénédicte, une jeune femme utilisatrice.

Quant à Anita, une coiffeuse à Cotonou, elle dit craindre d’être stérile. C’est pourquoi elle n’utilise pas les méthodes hormonales. « J’ai toujours été réfractaire à l’utilisation d’autres méthodes de contraception que le préservatif. Parce que j’ai entendu dire que plus tard, on arrive plus à concevoir », a-t-elle laissé entendre.

Selon Wanou Senou Carlos, les effets secondaires sont entrainés par l’intrusion d’un élément nouveau dans le sang et les méthodes de contraception notamment celles dites hormonales peuvent entrainer ces effets non souhaitables. « Toutes les méthodes de contraception n’ont forcément pas des effets secondaires. Il y a celles qu’on appelle des méthodes hormonales qui agissent directement dans le sang et sont plus à même de faire apparaitre des effets secondaires. Du moment où ces effets secondaires n’ont pas de conséquences ou n’entrainent pas d’autres problèmes sur l’organisme, on ne devrait pas les craindre », rassure-t-il.

Demander l’avis d’un spécialiste

Avant d’appliquer une quelconque méthode contraceptive, il est recommandé de demander l’avis d’un spécialiste ou se rendre dans le centre de santé le plus proche.

Les éventuelles réactions liées aux méthodes de planification familiale sont connues. Dès l’apparition des signes, il faut aller dans une structure de prise en charge. « Parce qu’il y a ce qu’on appelle les signes d’alarme : le prestataire vous explique les effets secondaires par rapport à la méthode choisie », conseille Wanou Senou Carlos.

Il ne faut pas confondre rumeurs et effets secondaires. Les rumeurs sont fausses, mais les effets secondaires sont réels. L’utilisation de moyens contraceptifs n’empêche cependant pas d’avoir un enfant. Ça dépend de l’état de vos ovaires, de votre utérus et de votre bien-être reproductif. Donc, de tout ce qui a trait à votre santé de la reproduction en général.


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