Planification familiale : et si on parlait des maris modèles ?
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Planification familiale : et si on parlait des maris modèles ?

Au-delà de l’élite et des populations avec un niveau d’instruction moyen, l’adhésion à la planification familiale s’étend au sein de la population générale, peu scolarisée ou analphabète. On y rencontre même des maris modèles.

Depuis sept ans, tous les mois, Hamadou part acheter, en personne, les pilules contraceptives pour sa femme. Le commerçant de bétail a adhéré à l’usage de moyens de contraception après la naissance de son deuxième enfant. « Ma femme a failli y laisser sa vie. Les médecins m’ont dit que c’était dû au manque d’espacement entre les naissances. Depuis ma femme et moi, nous avons décidé de mettre au moins deux ans entre nos enfants », explique le commerçant qui attend son cinquième enfant.

Sa femme est enceinte de sept mois. Son dernier enfant a entamé sa quatrième année. « Ce sera probablement le dernier. Je commence à sentir des problèmes de santé », ajoute celle qui s’achemine vers ses 40 ans. En 18 ans de mariage, le couple compte six naissances dont cinq enfants vivants et un en gestation. « Au début, mon mari n’était pas d’accord pour le planning familial. Depuis qu’il m’a accompagné accoucher, il a changé de position. Il a compris le bien-fondé de la planification familiale », témoigne la ménagère.

Adhésion timide à la planification familiale

Le choix n’a pas été facile pour ce couple issue de l’ethnie peule. « Il arrive des moments où les parents demandent si tout allait bien sur le plan de la santé de la reproduction. Parce que pour eux, l’écart qu’on mettait entre les enfants, c’était trop. On a fini par leur expliquer pourquoi. D’autres ont adhéré également à la planification familiale », explique-t-elle.

« Ce n’est pas un tabou chez moi. Il s’agit avant tout de ma santé et celle de la famille. Je ne sens pas de gêne à aller payer les pilules pour ma femme. Les prestataires m’encouragent aussi puisque ce n’est pas fréquent de voir des personnes comme moi dans cette posture », affirme Hamadou tout sourire.

Toutefois, le commerçant concède que l’adhésion à la planification familiale est timide dans son milieu. À cause notamment du manque d’information et des préjugés sur les moyens de contraception. Mais aussi, à cause de la culture pronatalité assez répandue dans sa communauté où prédominent des croyances religieuses trompeuses sur la santé de la reproduction. « Ça demande du temps pour pouvoir les convaincre », conclut le commerçant.


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