#RespectonsSDSR : promouvoir les pratiques endogènes de dialogue parents-enfants sur la sexualité
article comment count is: 0

#RespectonsSDSR : promouvoir les pratiques endogènes de dialogue parents-enfants sur la sexualité

La communication entre parents-enfants sur la sexualité semble étrangère à notre culture, en ce sens que des personnes étaient désignées pour ce rôle. Cette pratique est à mise à rude épreuve de nos jours.

Jadis, la prise de connaissance des jeunes de la sexualité était organisée. Il se faisait autrement à travers des conseils de vie à une étape déterminée de la vie du jeune garçon et de la jeune fille. L’éducation commençait dès le bas âge et portait sur certains aspects et attitudes comme l’habillement. Mais l’éducation sexuelle ne débutait que quand la fille ou le garçon devait se marier. C’était lors des événements comme la circoncision ou l’excision.

« Dès le bas âge, les enfants étaient interdits de se rapprocher. Certains parents, disons certaines mères, préparaient leurs filles à l’arrivée des menstruations », explique Sanè Ndiaye. Quant à la vie sexuelle, ce n’était pas obligatoirement les parents qui jouaient ce rôle, mais plutôt les sages ou femmes de caste. Et cela arrivait au passage à la vie adulte consacré par la circoncision et l’excision.

Bonnes informations

La circoncision et l’excision constituait, sinon constitue, une étape majeure dans la vie d’un garçon et d’une fille. Cela définissait, en effet, le passage à l’âge adulte, donc l’âge de se marier. C’est à ce moment, explique Habibatou Diarra, que nos grands-parents parlaient de la sexualité. Cet événement arrivait, généralement à peu près à 16-17 ans pour les jeunes garçons et quand les seins poussaient pour les jeunes filles. « Lors de cet événement, ajoute Diarra, un vieillard s’occupait de ces garçons durant l’événement. La durée pouvait aller à un mois. Ce n’était pas seulement pour que la plaie se guérisse, mais aussi pour leur donner des conseils. Parce que juste après cette étape, ils devraient se marier car ils devenaient ainsi des hommes. A cet effet, ils devaient savoir des choses sur leur corps, comment se comporter dans la société, avec leurs femmes… »

Chez les jeunes filles, après l’excision, des femmes âgées, de caste souvent, venaient les assister. « Elles s’occupaient de leur apprendre ou leur donner des conseils sur comment prendre soin de son mari, de son foyer, les comportements à adopter en tant que femme. Tout comme concernant la sexualité, comment se comporter avec son mari au lit. » Et pendant ce temps, elles étaient à l’écart du village et y restaient avec la vielle dame qui leur donnaient des instructions.

Mauvais usage des réseaux sociaux

Ces pratiques sont mises à rude épreuve avec l’évolution, selon nos spécialistes. Pour Habibatou Diarra, ces pratiques marchaient car à ce moment. Les jeunes écoutaient les parents, les prenaient au sérieux. Mais maintenant, nous brûlons les étapes. Nous n’attendons plus jusqu’à 15-17 ans pour les faire circoncire. Maintenant, ils le sont à partir d’une année ou 2 ans. Or, à 2 ans l’enfant ne peut rien retenir. En plus, ces hommes âgés ne sont plus là. Même dans les villages maintenant, c’est rare de voir ces genres de choses.

Avec les réseaux sociaux, les enfants ont accès à l’information facilement, des informations qui ne sont pas toujours « de bonnes informations » pour Sanè Ndiaye. Et cela entraine des comportements à risques chez eux. Les adolescents et les jeunes sont curieux et veulent expérimenter tout, selon elle. Or, ils ne peuvent pas faire la part des choses entre ce qui est vrai ou pas.

La vulgarisation de mauvaises informations peut impacter sur leur vie. « Il est très important qu’ils aient des conseils et informations de sources fiables. Si par exemple les parents pouvaient enlever cet obstacle et communiquer directement et franchement avec leurs enfants, cela serait vraiment bien. Surtout au Mali, nous utilisons mal les réseaux sociaux. »

Partagez-nous votre opinion