Santé de la reproduction : à Bamako, la Covid-19 a ralenti l’offre de services contraceptifs
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Santé de la reproduction : à Bamako, la Covid-19 a ralenti l’offre de services contraceptifs

La Covid-19 a affecté toutes les structures sanitaires au Mali. À Bamako, la capitale malienne, la pandémie a perturbé les services de santé maternelle et reproductive.

Au début de la pandémie de la Covid-19, certains patients avaient fui les centres de santé de peur d’y contracter la maladie. À Bamako, cette baisse de fréquentation a concerné aussi les services de santé maternelle et de la reproduction. La perturbation a impacté l’utilisation de méthodes contraceptives, « soit pour un renouvellement ou une adhésion à la planification familiale », explique Dr Kadiatou Bane, gynécologue-obstétricien à l’hôpital mère-enfant Luxembourg. Comme corolaire, on enregistre de nombreuses grossesses non désirées.

Aussi, les restrictions liées à la riposte au Covid-19 ont touché plusieurs femmes et filles, exposées à diverses violences.

« Avec la pandémie, ma famille et moi, nous avons abandonné l’hôpital par peur. Entre temps, elle est tombée enceinte alors que notre dernier enfant n’avait pas encore deux ans. Ce dernier en a beaucoup souffert », témoigne Moumoune Doumbia. Chaque trimestre, M. Doumbia accompagne son épouse chez le gynécologue pour des consultations ou pour renouveler sa méthode contraceptive.

Astou Sangaré, une jeune femme de 25 ans était dans le même scénario. « Par peur de contracter le virus, j’ai fait à peu près un an sans faire une consultation chez mon gynécologue. Je faisais l’automédication quand j’avais des infections. Cela a un peu joué sur ma santé », affirme-t-elle. Cette psychose s’est accentuée au rythme de la propagation de la maladie dans les grandes villes du pays.

Faire face aux futures épidémies

La crise sanitaire due à la Covid-19 a également saturé les services sanitaires. « On était obligé de différer toutes les situations non urgentes, indique Dr Abdoulaye Sissoko, praticien au Luxembourg. Il y a eu des besoins non couverts, mais actuellement le problème ne se pose plus. »

Pour prévenir d’éventuelles ruptures de services liées aux épidémies ou catastrophes naturelles, Dr Sissoko préconise le recours aux nouvelles technologies notamment la télémédecine pour pouvoir répondre aux demandes des patients et assurer le fonctionnement régulier des centres de santé.

Mais, en attendant cette révolution technologique au plan sanitaire, Kadiatou Bane recommande la vaccination pour se protéger contre la Covid-19, y compris pour les femmes enceintes. Plusieurs d’entre elles avaient arrêté de se rendre dans les centres de santé pour bénéficier de soins en santé sexuelle et de la reproduction à cause de la pandémie du coronavirus.

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