Les organisations d’enfants et de jeunes se retrouvent au premier rang dans la lutte pour la promotion de leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive au Mali. Un combat qui n’est pas sans contraintes.
Les jeunes ont besoin de jouir de leurs droits à la en matière Santé de reproduction et la planification familiale SR/PF car cela est un atout primordial pour leur épanouissement. Il permet d’amortir les maux relatifs à leurs développements sexuels et les préparer à la vie adulte. Le déni d’informations est l’origine de milliers de grossesses non désirées, d’infection sexuellement transmissibles, entre autres. Pour pallier ces problèmes, de nombreuses organisations de jeunes se mobilisent pour la promotion de leurs droits à la santé sexuelle et reproductive.
« La SR/PF est une question incomprise par une partie de la société. Pour certains, on en parle pour s’adonner à des pratiques qui ne sont pas inscrites dans les us et coutumes. Il est important de savoir que la SR/PF est aujourd’hui défendue parce que ça relève de notre bien-être et chacun de nous a besoin d’une information complète et exacte sur son corps afin de le connaitre et mieux l’utiliser tout en évitant les maladies ou erreurs compromettantes comme c’est le cas de beaucoup de jeunes », affirme Abdrahamane Ag Mossa, président de l’Action pour la promotion des jeunes et enfants communicateurs (APJEC).
Promotion de la SR/PF chez les jeunes
L’APJEC mène plusieurs activités de plaidoyer et de sensibilisations en faveur de la promotion des droits des adolescents et jeunes sur la santé de la reproduction et la planification familiale.
Le Réseau des Jeunes ambassadeurs pour la santé de la reproduction et la planification familiale a été mis en place dans le cadre du partenariat de Ouagadougou. Il s’inscrit dans la mise en œuvre du projet « Civil Society For Family planning » (Société civile pour le planning familial). Les JASRPF (Réseaux de Jeunes Ambassadeurs engagés pour la Santé de la Reproduction et la Planification Familiale) sont présents dans les 9 pays membres du Partenariat de Ouagadougou dont le Mali. En étroite collaboration avec les coalitions nationales de la société civile, ils sensibilisent sur la santé sexuelle et reproductive notamment la planification familiale, les infections sexuellement transmissibles (IST), sur le terrain mais aussi à travers les réseaux sociaux et des radios de proximité.
Contraintes
Cette lutte n’est pas sans contraintes. En effet, ils font face quotidiennement à de nombreuses difficultés. « Quand il faut organiser des conférences débats ou des causeries éducatives au profit des jeunes et adolescents, nous faisons souvent face à l’hostilité de certains responsables d’établissements scolaires », témoigne Abdoubacar Dramé, responsable financier du Conseil consultatif national des jeunes et enfants du Mali.
Loin de se décourager, les jeunes continuent leur combat. Comme le prouve ce témoignage d’une activiste qui a souhaité garder l’anonymat. « Un jour, je participais à une campagne digitale pour l’accès des adolescents aux services SSR. J’avais publié un visuel éducatif. Un ami a réagi à mon statut WhatsApp. Il m’a dit que les blancs sont en train de nous détourner de nos valeurs et nous dépraver. Avant de Il m’accuser d’être une personne intéressée. J’ai essayé de le sensibiliser et lui expliquer l’objectif de notre campagne. Mais d’un autre côté, une de mes amies a réagi au même statut pour me poser encore plus de questions sur les menstrues et les antidouleurs pendant les règles. Elle essaye chaque fois d’en parler avec ses parents, mais qu’elle a honte d’en discuter. L’intérêt de mon ami, son besoin d’être éclairée m’a donné la force et le courage de m’impliquer plus dans la campagne et aussi de continuer à lutter pour l’accès des jeunes aux services SSR .»