Mariage : heurs et malheurs de Wassa, la « guignarde »
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Mariage : heurs et malheurs de Wassa, la « guignarde »

La perte d’emploi d’un homme, son décès à la fleur de l’âge, sa ruine…Dans nos sociétés, nous avons une explication simple à tout cela : le mariage avec une femme guignarde. Wassa partage avec nous son expérience.

Je me suis mariée avec un homme gentil. Respectueux, pieux, attentionné, il avait toutes les qualités désirées chez un homme. Mais sa famille me rendait la vie dure. Aux yeux de ses parents, je n’étais pas la bonne épouse. Très aisée, sa famille était hostile à ce qu’il prenne une femme d’une autre communauté.

Dès le départ, ils n’ont pas caché leur mépris à mon égard. Mais avec un homme comme le mien, tout semblait facile à surmonter. J’ai donc subi rejet, mépris et favoritisme, contrairement aux autres belles-filles, qui étaient de la même communauté.

« Elle doit nous supporter »

Six mois après avoir accouché d’une fille, mon mari est tombé gravement malade. Nous avons fait recours à la médecine moderne ainsi qu’à la médecine traditionnelle. Nous avons été dans plusieurs villages reculés, sans succès. J’ai été aussitôt accusée d’être une guignarde.

Les membres de ma belle-famille ont déménagé un à un chez nous. Je n’avais plus mon mot à dire. Ils géraient complètement mon foyer. Mais j’étais préoccupé par autre chose. L’état de santé de mon mari ne s’améliorait toujours pas. Un jour, j’ai surpris la cousine de mon époux en train de dire : « Elle n’a pas le choix. Elle doit nous supporter, car cette maison nous appartient plus qu’à elle. »

La maladie a duré presqu’une année. Pendant ce temps, les frères et sœurs de mon époux ont vidé progressivement la maison de son contenu. Du téléviseur jusqu’au téléphone portable de mon époux, sa moto, chacun a accaparé un bien. Le plus jeune des frères, qui a gardé la moto, ne m’adressait plus la parole. « Elle est la cause de tous les malheurs de mon grand frère », disait-il à qui voulait l’entendre.

« Ils ont partagé les biens de mon époux »

Un jeudi matin, la mort nous a séparés. Mon mari s’en est allé à jamais. J’ai commencé à recevoir de plus en plus de monde à la maison, qui était visiblement venu pour rester. Ils ont partagé les biens de mon défunt époux sans me consulter.

Nous vivions dans l’un des logements sociaux de Yirimadjo, qui était payé à 30.000FCFA par mois. Après le décès de mon mari, son grand frère qui était censé s’acquitter de cette tâche ne l’a pas fait. Au bout de quelques mois, je me suis retrouvé avec des arriérés. Je ne pouvais pas les payer. Il m’a proposé de les régler à condition que ses parents restent vivre chez moi. Ce que j’ai refusé. Aujourd’hui, grâce à mes cousins, j’ai pu au moins garder la maison.

Ma fille, qui avait une année et demie à l’époque, a été prise en charge par mes parents. Six ans après, aucun membre de sa famille ne m’a appelé ne serait-ce que pour prendre de ses nouvelles.

Mon histoire n’est pas isolée. Il en existe beaucoup d’autres au Mali et un peu partout dans le monde. Des situations où les femmes sont traitées de porte-malheur.

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Les commentaires récents (2)

  1. Les larmes de clocodile par charité c’était quand même d’accueillir ces parents pardonner ouvrir une porte à un ennemis c’est plus gratifiant si on croit que le Ciel existe. Alors dents pou dents œil pour œil ?pardonnez la Paix s’en suivra

  2. C’est très horrible et pathétique votre histoire du foyer conjugale. Prends bien soin de ta fille en lui octroyant une bonne éducation. Car elle est la plus belle cadeau du ciel et le vrai héritage dont on défunt époux ta laissé. Rip pour ton époux et que Dieu vous protège. Amine!!! Signé depuis la Guinée 🇬🇳🇬🇳🇬🇳