Virginité : partager les responsabilités
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Virginité : partager les responsabilités

Symbole de bonne éducation, de pureté mais aussi de pudeur, la question de la virginité continue de diviser. Certains se basent sur la religion, la culture pour justifier la chasteté. Pour d’autres, c’est un choix personnel.

La virginité est l’état d’une personne qui n’a jamais eu de rapport sexuel, selon le Larousse médical. Il s’agit de se préserver de tout acte sexuel avant le mariage. Cependant, se laissant entraîner par leurs désirs, certain.e.s se permettent souvent des pratiques sexuelles excluant la pénétration. Est-ce que cela préserve la virginité ? Est-ce qu’on devrait juste prendre la signification technique du concept ou prendre en compte l’abstinence totale de toute pratique sexuelle ? La définition reste subjective.

Dans tous les cas, il ne faut pas perdre de vue les raisons pour lesquelles on décide de préserver sa chasteté. Est-ce pour une raison religieuse ? La décision de rester vierge est-elle liée à la spiritualité ? Ou s’agit-il simplement de faire bonne figure le jour où son intimité sera exposée ? La réponse à cette question permet de se fixer ses limites et de pouvoir assumer son choix.

Une affaire des femmes

Qui n’a jamais entendu dire qu’une femme qui sait préserver sa chasteté est une femme de valeur ? Une femme qui vaut mieux que celle qui « a failli » à ce niveau. Pourtant, que ce soit sur le plan culturel ou religieux, la préservation de la virginité jusqu’au mariage a toujours concerné les deux sexes. Cependant, curieusement, les femmes se retrouvent les seules sur le banc des accusés.

Dans nos sociétés, les filles sont permanemment sous pression afin d’éviter qu’elles aient des relations sexuelles avant mariage. Cette forte pression et l’importance accordée à la chasteté de la femme sont d’ailleurs à la base de l’une des plus graves violences faites aux femmes : les mutilations génitales féminines (MGF).

La société a injustement limité la valeur de la femme à cela. Ce qu’il faudrait que nous retenions, c’est que la valeur d’une personne ne devrait pas être réduite à sa capacité à pouvoir s’abstenir sexuellement ou pas. Surtout que l’absence de l’hymen n’est pas forcément liée à des rapports sexuels. Et même ces rapports peuvent ne pas être consentis.

« Les hommes aussi sont responsables »

En général, il n’y a d’hymen rompu que quand il y a un contact entre un homme et une femme. Pourtant, les garçons ne risquent rien pour avoir eu des rapports sexuels avant mariage. Alors que les filles supportent la pression et se font souvent contrôler par un médecin pour s’assurer que tout est à l’état.  Les hommes semblent avoir des trous de mémoire quand ils disent vouloir comme épouse une femme qui n’a jamais connu d’homme auparavant. Ils choisissent parfois d’oublier qu’eux aussi sont responsables dans la « perte de la virginité ».

Être chaste ou pas est une décision personnelle. Personne ne devrait être jugée ou indexée pour son choix. Chacun devrait pouvoir faire le choix qui lui convient et l’assumer pleinement. Surtout, les femmes ne devraient pas porter seules la « responsabilité de la dépravation des bonnes mœurs ». Une femme qui n’a jamais connu un autre homme, c’est bien ! Mais une femme ou un homme qui a choisi de vivre sans virginité mérite également qu’on respecte son choix.

Des deux côtés, on parlera de responsabilité, de bonne éducation, de bonnes mœurs et aussi de valeur. Cela dit, une personne qui a choisi de vivre sa sexualité et de l’assumer, sans être mariée, n’est pas moins valeureuse, moins éduquée.

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