Issu du processus d’Alger, l’accord pour la paix et la réconciliation est un pilier important pour le retour de la paix au Mali. A priori, tous les candidats sont unanimes sur le bien-fondé de cet accord signé en 2015 entre le gouvernement, la Plateforme et la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), écrit le blogueur Abdoul Malick Almaïmoune. Pour lui, la confiance, indispensable que l’accord soit respecté, est aujourd’hui au rendez-vous.
Le candidat élu à l’issue de l’élection présidentielle du 29 juillet aura comme premières tâches de finaliser la mise en place des autorités intérimaires, et de revoir le nouveau code des collectivités territoriales qui ne fait pas l’unanimité au sein des parties signataires. Les groupes armés estiment qu’il ne respecte pas les dispositions de l’accord sur le degré de libre administration accordé aux élus locaux. Moussa Mara, ancien Premier ministre et soutien de Cheick Modibo Diarra avait à l’époque donné raison aux groupes armés. Enfin il s’agira de clôturer la période intérimaire par l’organisation des élections aux niveaux régional et local. Ces dernières ont été reportées deux fois et remises à l’après-présidentielle.
L’argent, nerf de la paix ?
Ensuite il faudra s’attaquer à la création d’une deuxième chambre et transférer 30% des recettes budgétaires de l’Etat aux collectivités. Le candidat IBK promet notamment de parachever le processus de réformes institutionnelles entamé, le transfert de ressources aux collectivités avant fin 2018 et le développement de la fiscalité locale.
Soumaïla Cissé a aussi promis une nouvelle vague de transferts de ressources au profit des collectivités, une large concertation autour de la fiscalité locale et une solidarité entre les régions. Il parle aussi de la mobilisation de financements innovants (prêts, partenariat public-privé, etc.), et la relance de l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT).
Cheick Modibo Diarra veut approfondir la décentralisation en recentrant les missions de l’administration sur les fonctions régaliennes, sur l’allocation de ressources aux acteurs de développement, sur la base de contrats-plans et l’évaluation de leurs performances.
D’autres candidats comme Modibo Sidibé, Choguel Kokalla Maïga et Mountaga Tall vont aussi dans la même direction.
La confiance, ciment de l’accord
Pour Housseini Guindo et Aliou Diallo, il est primordial de rétablir la confiance entre le gouvernement et les groupes armés signataires. Les récentes visites du président-candidat IBK à Kidal, le bastion de la CMA et l’accueil que lui a réservé la plateforme à Gao prouvent, de mon point de vue que la confiance existe. Kalfa Sanogo et Mamadou Igor Diarra ont émis des réserves par rapport à l’accord en demandant une relecture.
Dans tous les cas, les débats ne vont pas assez dans le fond des sujets politiques de l’accord.