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Humeur : le « patriotimètre » au Mali

Rassurez-vous ! Le mot « patriotimètre » existe, mais il n’a pas encore son unité de mesure. Le Mali va-t-il innover en la matière sans nous faire basculer dans un moment sombre ?

Sans tomber dans un alarmisme inapproprié, il était assez amusant, parfois inquiétant, de lire les réactions sur les réseaux sociaux des Maliens après la consécration de la Côte d’Ivoire à l’édition 2023 de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Facilement catégorisables en deux tendances et non en deux groupes antagonistes ou adversaires, il ressort un constat : les Maliens aiment le Mali mais ne l’expriment pas de la même manière.

Il n’en est rien et fort heureusement que ces chamailleries, souvent ironiques, parfois blessantes, ne sortent pas du cadre virtuel des réseaux sociaux. Même si, en la matière, les linges sales se lavent désormais en public.

L’écran de fumée des deux Mali irréconciliables

Georges Naccache, journaliste et diplomate libanais, écrivait sur son pays, le Liban, qui sans doute traversait une période d’incertitude : « Ce qu’une moitié des Libanais ne veut pas, on le voit très bien. Ce que ne veut pas l’autre moitié, on le voit très bien. Mais ce que les deux moitiés veulent en commun, c’est ce qu’on ne voit pas. Telle est l’indécence gageure dans laquelle nous vivons. » On aurait tort de penser que les Maliens en sont arrivés au même stade, car on voit bien ce que les deux tendances veulent pour le Mali. On pourrait l’exprimer en ces termes : un Mali qui travaille, qui se respecte et qui se fait respecter.

Si la finalité est celle-là, il reste tout de même des oppositions sur les voies à prendre pour y parvenir ou encore sur les mots pour exprimer sinon manifester son sentiment patriotique. Faut-il taper dans l’ego ou plutôt le conforter ? Faut-il jouer à la mauvaise conscience ou au chauvinisme ?

Là où Georges Naccache a raison est qu’ « Un État n’est pas la somme de deux impuissances — et deux négations ne feront jamais une nation ». Cependant, la certitude est qu’on n’est pas en face de deux négations mais de deux faces de la même médaille. « Comparaison n’est raison », mais le développement d’une nation n’est réalisable que par le travail. Comme l’a écrit le professeur Joseph Ki-Zerbo, « On ne développe pas mais on se développe ».

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