#BenbereVerif : Non, il n’y a pas « de pénurie d’hommes »

Une publication attribuée à l’Organisation des Nations unies (ONU) prétend qu’il y aurait une pénurie d’hommes, et que ces derniers représenteraient moins d’un tiers de la population mondiale. C’est faux.

Cette publication, qui circule dans les groupes WhatsApp, avance qu’il y aurait sur terre 7,8 milliards de personnes, dont 5,6 milliards de femmes et 2,2 milliards d’hommes. Ceci revient à dire que les femmes feraient plus de 2/3 de la population mondiale, contre moins de 1/3 pour les hommes.

La publication conclut qu’il y a une « pénurie d’hommes » partout dans le monde et que, par conséquent, « les femmes mariées et célibataires doivent traiter les hommes avec respect. »

Les hommes légèrement plus nombreux que les femmes

Même si cette fausse information continue d’être partagée sur les réseaux sociaux, le site d’information 20minutes.fr a montré que l’article dont elle est issue date de 2019 et qu’il avait été publié sur le site  www.independent.ng  et relayé sur Instagram.

Le site, qui cite les chiffres de l’Institut national d’études démographiques (Ined) de 2020, précise que contrairement aux chiffres avancés plus haut, il y a « 3.824 milliards de femmes contre 3.889 milliards d’hommes ».

Le même INED donne, en 2020, d’autres précisions sur le nombre d’hommes  et de femmes : « S’il y a à peu près le même nombre de femmes que d’hommes sur Terre, les hommes sont légèrement plus nombreux : 102 hommes pour 100 femmes en 2020. Plus précisément encore, sur 1000 personnes, 504 sont des hommes (50,4 %) et 496 des femmes (49,6 %) ».

Au Mali, le rapport présenté le 28 décembre 2023 par l’Institut national de la statistique (Instat), et cité par Studio Tamani, montre les mêmes tendances. « Sur 22 millions 395 mille 485 habitants, les femmes sont au nombre de 49, 7% et les hommes 50,3% de la population », lit-on.

Une mortalité plus grande chez les hommes

Mais l’Ined souligne que la mortalité est plus grande chez les garçons que chez les filles, aussi bien dans l’enfance que dans la vie adulte, ce qui change la tendance des chiffres des deux sexes en grandissant : « Il arrive donc un âge où les hommes et les femmes sont en nombre égal : dans le monde, c’est entre 50-54 ans. Au-delà, ce sont les femmes qui sont plus nombreuses, l’écart se creusant avec l’âge. Ainsi, huit centenaires sur dix sont des femmes en 2020. »