Les personnes vulnérables doivent être protégées en circulation. Elles se trouvent en danger dans un environnement routier très risqué.
Les personnes handicapées, les enfants, les personnes du troisième âge et les femmes enceintes font partie de ce qu’on peut appeler les usagers vulnérables en circulation. Sur des axes routiers dégradés et inadaptés à la circulation de tous types d’usagers, chaque usager devrait conduire avec prudence sur la portion de route qu’il emprunte en se protégeant et en pensant à la sécurité des autres, surtout des personnes vulnérables.
Malheureusement, les comportements indélicats de certains conducteurs automobiles et pilotes d’engins motorisés augmentent les risques d’accident sur les routes. Les personnes vulnérables, dont les aptitudes physiques sont limitées et moins capables de se sauver des situations à risques, demeurent très exposées aux dangers de la circulation.
Cible des autres usagers
Grondements, agressivité, intimidations et souvent même accrochages sont le lot des personnes vulnérables dans notre circulation, en particulier des personnes handicapées. Comme toutes les autres personnes, certaines font partie des usagers de la circulation qui empruntent les voies publiques, effectuent des sorties et déplacements pour leurs courses.
A bord d’engins plus ou moins adaptés à leur état physique, des personnes handicapées circulent aux côtés des automobilistes, des pilotes d’engins motorisés, des conducteurs de camions bennes. Moins capables de se livrer à des acrobaties pour se frayer un chemin, elles sont la cible des autres usagers de la circulation, pris la plupart du temps d’impatience, qui les considèrent comme des obstacles sur leurs trajets.
Koudedia Diarra, handicapée motrice, fait du commerce au marché de Sabalibougou, en commune V du district de Bamako. A ses débuts, elle parcourait de longues distances pour emprunter les minibus sotrama. Difficile à embarquer en raison de son état physique, elle s’est procurée un tricycle motorisé pour handicapée après de durs labeurs. Depuis, Koudedia ne subit que grondements et klaxonnements agressifs en circulation : « Le tricycle occupant un peu plus d’espace que les autres engins et conduisant à moindre vitesse que les autres, je subis la colère des conducteurs de taxis et de minibus sotrama en particulier, qui ne manquent pas de m’injurier et m’intimider », témoigne-t-elle. Une fois, Koudedia a même été accrochée et égratignée au bras par la portière d’un minibus sotrama.
Il y a à peine un mois, un quinquagénaire du même quartier, traversant la route, s’est fait renverser par un motocycliste qui, filant à tombeau ouvert, n’a pas su marquer un arrêt pour lui céder le passage. Résultat : à son âge, il est victime d’une fracture au pied.
Esprit de bienveillance et de protection
Il n’est pas rare que des écoliers soient victimes d’accidents de la circulation, en traversant juste la route. Toutes choses qui ont amené de nombreux établissements d’enseignements à recruter des agents pour faire traverser la route à leurs élèves aux heures de début et de descente des cours ou à dresser des monticules bien bétonnés devant leurs établissements.
Il doit être un réflexe chez tous les usagers de la circulation d’agir avec esprit de bienveillance et de protection envers les personnes vulnérables. A défaut de l’existence de voies réservées aux usagers handicapés ou de pistes pour piétons garantis et sécurisés, nous devons tous autant nous comporter dans la conduite comme garants de la sécurité des personnes vulnérables.
Les agents de la circulation routière doivent servir d’inspiration et d’exemple en la matière pour les usagers. Dans leurs actions de régulation de la circulation, à chaque fois que cela est nécessaire, ils provoquent un arrêt des véhicules pour céder le passage aux piétons, en priorité les personnes handicapées, les enfants, les vielles personnes et les femmes enceintes.
Nos valeurs d’humanisme, de respect, de considération et d’attention portées sur l’autre, plus fragile et vulnérable, doivent se manifester sur les routes.