Sécurité routière : vulgariser l’apprentissage du code de la route à travers l’école
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Sécurité routière : vulgariser l’apprentissage du code de la route à travers l’école

Le nombre d’usagers de la route a drastiquement augmenté. Mais peu maîtrisent réellement les règles de conduite. C’est pourquoi il est nécessaire d’éduquer les jeunes maliens à la circulation routière à travers des modules de formation spécifiques dispensés à l’école.

Au Mali, selon les propos de la ministre des Transports et des Infrastructures, tenus à l’occasion de la journée nationale sur la courtoisie sur la route (édition 2022), 85% des accidents de la circulation sont dus au facteur humain (méconnaissance et/ou non-respect du code de la route, état des engins). Dans son rapport mondial sur la sécurité routière en 2018, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que les accidents de la route sont désormais la principale cause de mortalité chez les enfants et les jeunes de 5 à 29 ans.

Tenir le guidon ou le volant, se déplacer sur un engin ou à bord d’un véhicule n’est pas une preuve de maîtrise des règles de bonne conduite. Savoir se tenir et tenir compte des autres sur la route, circuler en respectant strictement les règles du code de la route sont le fait d’un effort de conscientisation et d’apprentissage qui donne, au bout du compte, des usagers responsables et éduqués.

Instituer l’enseignement de la sécurité routière à l’école

La circulation constitue un véritable risque de nos jours. Certains usagers sont peu responsables et peu éduqués aux règles de bonne conduite. La circulation routière se caractérise par l’anarchie, aucune logique de conduite, aucun respect des normes édictées en conduite routière. C’est pourquoi il urge d’attaquer à la racine du mal en formant et en éduquant des usagers de la circulation préparés et avertis des dangers liés à la route, consciencieux des enjeux d’une bonne conduite.

L’école offre le cadre idéal pour inculquer ces valeurs. Qui d’entre nous ne se rappelle pas les notions élémentaires enseignées en éducation civique et morale à l’école primaire  « avant de traverser la route, je regarde à gauche puis à droite […] » ?

Même si elle ne reste qu’une ébauche du domaine plus large de la sécurité routière, cette leçon a su imprimer en nous le réflexe de la prudence avant d’aborder la route. C’est justement ces petites graines de notions qu’il faudra plus semer dans l’esprit des élèves. Il ne faudra surtout pas faire de l’enseignement de la sécurité routière, comme d’habitude, une matière théorique de plus, dont les apprenants ne voient nullement l’importance. À l’aide d’outils à la fois ludiques et instructifs, il faudra attirer l’attention des jeunes apprenants et susciter en eux un intérêt particulier pour favoriser l’apprentissage. 

Un projet déjà en cours

Face aux défis de l’insécurité routière, depuis 2009, une recommandation de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a invité ses États-membres, dont le Mali, à instituer l’éducation à la sécurité routière dans les systèmes éducatifs (au niveau des cycles primaires et secondaires de tous les établissements publics et privés, dans les programmes de formation des formateurs au niveau de ces cycles d’enseignement ainsi que dans les centres d’alphabétisation) en prenant en compte les sujets suivants : la circulation et la signalisation routière ; les principales causes et les conséquences des accidents de la circulation routière ; le secourisme.

Pour la mise en œuvre de cette recommandation, depuis 2020, dira la directrice générale de l’Agence nationale de la sécurité routière (Anaser), au cours d’un entretien, son service en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale, a engagé des actions, toujours en cours, en vue de l’institution de l’enseignement de la sécurité routière dans le système scolaire. Il s’agit notamment de la formation des formateurs, qui devait se poursuivre courant premier semestre 2021 « dans les académies d’enseignement qui n’avaient pas encore bénéficié de ces formations, notamment au niveau des régions du nord et du centre du pays ». Une preuve que les autorités de notre pays portent une attention à cette question, même si la mise en œuvre n’est pas encore totalement effective.

La route tue. L’insécurité routière est un défi mondial qui s’impose à nos États. Il faut adopter de nouvelles approches afin de réduire considérablement ce fléau, en rendant nos routes plus sûres et sécurisées.

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