Phénomène naturel, les règles sont source d’inquiétudes pour de nombreuses adolescentes au Bénin. Le déficit de communication et la faible connaissance de l’hygiène menstruelle expliquent cette situation.
Les règles sont encore largement mal connues par des filles et femmes au Benin. Dans une étude menée par le bureau d’ingénierie et de services du Bénin, « 44,3 % des répondants déclarent n’avoir pas reçu d’informations sur les menstrues avant leurs premières règles ». Celles qui ont été informées, les échanges ont porté sur l’utilisation des serviettes hygiéniques et les comportements à éviter pendant les règles. Et beaucoup d’informations erronées, véhiculées par des mères ou ainées susceptibles de traumatiser les adolescentes.
Avant l’apparition des premières règles, l’adolescente est guidée par l’instinct, la curiosité et les questionnements : pourquoi mon corps change-t-il ? À quoi servent les protections féminines ? Vais-je avoir les seins aussi ? Si elle ne trouve pas de réponse à ces inquiétudes dans le milieu familial, elle ira le chercher ailleurs, auprès de ses paires ou par d’autres canaux. Parfois cette méconnaissance peut provoquer des traumatismes.
Cette période est souvent caractérisée par plusieurs fausses informations. Il se susurre généralement qu’une fille qui a très tôt ses menstruations a dû avoir des comportements sexuels. Une fille en menstruation libère des déchets. Une fille qui commence la ménarche est susceptible de tomber enceinte dès qu’un garçon la touche. Et beaucoup pensent qu’une fille ayant ses règles est devenue une femme apte à concevoir.
Donner la bonne information
Les parents doivent savoir qu’une fille peut avoir ses règles tôt ou tard. Autant physiquement nous sommes différents, autant le fonctionnement de l’organisme est différent. Une fille qui a ses premières règles, elle reçoit un signal de procréation, mais n’est pas prête pour être mariée. Une fille en menstrues n’est pas impure. La meilleure chose que les parents puissent faire pour les filles, c’est de leur donner la bonne information sur la menstruation et sa gestion.
Les filles saignent, mais les garçons sont aussi concernés. Le jeune garçon peut faciliter et accompagner sa sœur dans la gestion de la période. Permettre au jeune garçon de pouvoir informer sa sœur en cas d’oubli. Une mauvaise hygiène entraîne des infections sexuellement transmissibles qui également affectent le jeune garçon. Il faut prôner le dialogue à ce sujet pour que les règles ne soient plus un fardeau ou motif de discrimination.
L’erreur que beaucoup de parents commettent est de croire qu’avant l’apparition des premières règles, aucune discussion n’est possible. Ils estiment que la jeune fille est encore une enfant et lui parler des règles est contraire aux normes. C’est justement ce qu’il faut éviter.
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