Djiro Solange, sage-femme, donne des éclaircissements sur les raisons de recourir à la contraception qui, selon elle, « n’est pas un effet de mode ».
Bénéfique pour la santé de la mère et de l’enfant, la contraception peine encore à recueillir l’adhésion des populations, notamment en milieu rural. En Côte d’Ivoire, comme dans de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest, membres du Partenariat de Ouagadougou, des Organisations non gouvernementales (ONG) sont à l’avant-garde de la sensibilisation.
En service depuis 2015 à AIBEF (Association ivoirienne pour le bien-être familial) de Daloa, situé au Centre-ouest de la Côte d’Ivoire, dans la région du Haut-Sassandra, Djiro Solange, sage-femme, rappelle dans cette interview accordée à Benbere l’importance de la contraception dans le développement d’un pays. Et fustige les préjugés qui empêchent de nombreuses femmes de recourir aux méthodes modernes de planification familiale. Son organisation cumule plus de 40 ans d’expérience dans l’offre de services de la santé de la reproduction et la planification familiale.
Benbere : Qu’est-ce que le planning familial ?
Djiro Solange : C’est le fait d’espacer les naissances en mettant, par exemple, deux ans entre deux accouchements. On peut faire plus que ça, mais minimum deux ans.
Quelles méthodes adoptées pour respecter cet espacement de deux ans ?
Il y a plusieurs méthodes : les méthodes dites traditionnelles et les méthodes modernes. Aujourd’hui, on met beaucoup plus l’accent sur les méthodes modernes. Parmi celles-ci, les implants qui sont de deux types selon la durée. L’un a une durée d’efficacité de 5 ans. L’autre 3 ans. Les injectables sont aussi de deux types. Celui de 2 mois et l’autre qui dure 3 mois. Il y a également les pilules minidosées et micro-dosées. Et enfin le stérilet.
Parmi ces méthodes, laquelle comporte moins de risque ?
Il est important de savoir que toutes ces méthodes entraînent une perturbation du cycle menstruel. Même si elles sont bonnes. Tout dépend de ce que nous attendons. Notre rôle, en tant que prestataire, n’est pas de dire ce qui est bon ou pas. On donne des informations sur les inconvénients et les avantages de chaque contraceptif.
Quelles sont les avantages de ces méthodes
Certaines femmes disent que ces méthodes rendent stériles. Ce n’est pas le cas. Elles sont plutôt avantageuses. Une femme qui accouche a besoin de repos. Pour que tout se remette en place, il faut lui donner du temps. Ces méthodes-là nous aident à récupérer et à maintenir l’équilibre dans le foyer. Cela contribue à la bonne marche du pays.
Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui hésitent encore à adopter une méthode de contraception ?
Je demande à toutes les femmes de venir se renseigner dans les centres de santé. Plutôt que de trouver des préjugés sur les méthodes qui, bien au contraire, sont faites pour arranger les choses. Ce n’est pas un effet de mode, c’est aussi pour la santé.