Côte d’Ivoire : pour une meilleure prise en charge de l’autisme
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Côte d’Ivoire : pour une meilleure prise en charge de l’autisme

Assimilé aux préjugés, souvent tardivement diagnostiqué, le trouble du spectre de l’autisme (TSA) reste encore difficile à traiter en Côte d’Ivoire, à cause de la méconnaissance de la maladie et le manque de services de prise en charge adéquats.

La parentalité est synonyme d’interrogations et de préoccupations sur le bien-être et le développement des enfants. Parmi les sujets médicaux qui cristallisent l’attention, l’autisme se retrouve en bonne position. L’autisme ou de son vrai nom trouble du spectre de l’autisme (TSA) inquiète tant par sa complexité que par sa méconnaissance, mais également par l’insuffisance de structures adéquates destinées à la prise en charge des enfants atteints de la maladie.

L’autisme ou TSA est un trouble neuro-développemental touchant aux fonctions motrice, langagière, cognitive, d’intégration sensorielle, perception et gestion émotionnelle. Il débute durant la période du développement et apparait le plus souvent précocement dans l’enfance. Les personnes autistes perçoivent ainsi le monde d’une façon différente par rapport à une personne dite neuro-typique.

Comment peut-on reconnaitre un enfant autiste ?

Le TSA est mal connu et peu documenté. Les parents peuvent mettre du temps avant de reconnaitre le TSA chez leurs enfants.  Selon J.N’Guessan, dont l’un des neveux a été diagnostiqué autiste, il faut être vigilant, « si l’enfant ne joue pas avec ses amis, n’imite pas ce qu’on fait ou a des difficultés de  langage ». « Il faut aussi prêter attention, si l’enfant s’automutile, car souvent les enfants souffrant de TSA font preuve d’hypo sensibilité et ne ressentent pas la douleur. Ils peuvent également être hypersensibles », explique-t-il.

Comme nous l’avons expliqué plus haut, le TSA affecte les fonctions cérébrales de l’enfant et impacte tous ses réflexes et instincts, le rendant différent.

Quelle prise en charge des enfants atteints du TSA ?

L’autisme comme réalité sociale et médicale souffre encore d’indifférence et de préjugés. Le plus dur est la prise en charge. Une fois que les enfants sont diagnostiqués, ils sont abandonnés aux parents qui se retrouvent souvent déboussolés. D’abord, il n’existe dans notre pays que quelques structures privées plus ou moins développées et coûteuses. La prise en charge au Centre d’action médico-psycho-sociale de l’enfant (CAMPSE), coûte 800.000 francs CFA par mois. Ce que ne peut se permettre l’ivoirien lambda, quand le salaire moyen ne dépasse pas 180.000 francs CFA et le Smic, 60 000 francs CFA.

Le secteur public ne fait guère mieux, estime  J.N’guessan. « Bien souvent, on entend parler d’un centre à l’Institut national de santé publique, le centre de guidance infantile. (…) Par expérience personnelle, c’est la croix et la bannière pour être suivi là-bas. Il faut s’y rendre très tôt, à 4h ou 5 h puisqu’ils ont un quota d’enfants à prendre en charge. Ce qui fait que finalement les parents se retrouvent au privé. Une séance avec un éducateur spécialisé coûte en moyenne 15.000 francs CFA, à raison de 3 séances par semaine, pour au minimum 6 mois. L’orthophoniste également, c’est le même forfait. Ce n’est pas remboursé par l’assurance », déplore-t-il.

Difficile insertion sociale

Les enfants atteints d’autisme sont souvent déscolarisés à cause des préjugés qu’ils subissent. Aussi, l’enseignement national n’est pas adapté à leur situation. C’est le cas d’Enzo dont l’histoire a ému sur les réseaux les sociaux,  via  une page dédiée à l’autisme,  le monde de Russel. Enzo est atteint du spectre de l’autisme et ne va pas à l’école comme les enfants de son âge. Il est maintenu attaché à un piquet à l’arrière-cour de sa maison. Beaucoup d’enfants comme lui sont privés de leur droit à l’éducation.

N.Coulibaly, pédo-psychologue insiste sur la prise en charge psychologique des enfants vivant avec le TSA afin de faciliter leur insertion sociale  et aussi la nécessité de faire connaitre cette affection.

La Fondation Orange Côte d’Ivoire entend contribuer à l’amélioration de la prise en charge des personnes vivant avec le TSA. Mais également
d’informer la population sur le TSA pour une meilleure prévention et prise en charge des troubles autistiques au sein des populations infanto-juvéniles vivant en Côte d’Ivoire.  C’est du reste, un appel qui est lancé à l’État afin de se pencher plus encore sur la prise en charge des enfants atteints du TSA.

 

PHOTO ENZO ATTEINT DE TSA ATTACHÉ A UN PIQUET
PHOTO ENZO ATTEINT DE TSA ATTACHÉ A UN PIQUET

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