Alimentation rapide, accessible à toutes les bourses, les fast-foods se multiplient au Burkina, avec des risques sanitaires qui guettent les usagers dont la plupart sont jeunes et friands de panini, ce sandwich d’origine italienne particulièrement prisé.
Les fast-foods sont des restaurations rapides et standardisées. Ils offrent des plats à manger sur place ou à emporter. Ce type de restauration se développe de plus en plus au pays des « hommes intègres ». Les points de vente sont beaucoup fréquentés par les jeunes. « Vente de pain », ou encore « Fast-food delicious » sont entre autres écritures que nous pouvons lire sur les kiosques qui servent de local pour ces vendeurs de plats rapides et standardisés.
Couramment appelés « panini », ces restaurants offrent une gamme de services variés et à moindre coût. Les menus sont divers et variés : « panini viande hachée ; panini saucisson + jambon ; panini viande hachée+ saucisson ou encore le full option ». Ces différents « pains anglais ou panini » ont un prix allant de 500 à 1000 francs CFA, voire plus en fonction des ingrédients choisis.
En plus de ces paninis, les gérants des fast-foods proposent des chawarma, des hamburgers, des frites et des boissons. Celles-ci sont composées de jus naturels tels que le « teedo » (fait à base de pain de singe), le « bissap » (jus de feuilles d’hibiscus), le « gnamakoudji » (jus de gingembre) ou encore le « gapal » (fait à base de petit mil et de yaourt) ainsi que les boissons gazeuses selon les envies des clients.
Une clientèle jeune
Ces fast-foods sont fréquentés majoritairement par des jeunes. Plusieurs causes expliquent la présence en masse des jeunes dans ces restaurants bon marché. « Je viens acheter panini chaque soir parce que j’aime bien manger ça », laisse entendre ce jeune ouagalais, rencontré dans un point de vente.
Certains disent ne pas aimer souvent les plats cuisinés à la maison. Pour ne pas dormir le ventre vide, ils choisissent les fast-foods. « Je n’aime pas le tô et le benga. Le jour où on en prépare, je préfère manger du fast-food », indique B.O.
Monsieur Sidibé, quant à lui, explique que c’est son boulot qui l’amène à y manger. « Mon boulot ne me permet pas de rentrer tôt chez moi pour faire la cuisine ou d’avoir un bon plat à manger à certaines heures. Alors, nous les célibataires, nous préférons prendre ce qui est déjà prêt pour rentrer », s’amuse-t-il. Idem pour cet autre jeune noctambule, vendeur d’unités téléphoniques : « Je prends toujours le full option, accompagné d’un bon gnamakoudji pour faciliter la digestion », confie-t-il.
De plus en plus, ces repas préparés à la hâte prennent de l’importance dans les habitudes alimentaires des Ouagalais et d’autres villes du Burkina Faso. Ce type de plat est certes accessible à tous, mais qu’en est-il des conséquences sur la santé ?
Risque d’obésité
« Les aliments proposés par ces fast-foods sont généralement trop sucrés ou trop gras, donc trop riches. Par exemple, quand on prend un panini de 100g, on se retrouve avec près de 272 kg de calories. Dans le panini, on retrouve de la viande, souvent du jambon ou de saucisson, du fromage, du ketchup », explique Frank Somé, étudiant en master nutrition publique.
A long terme, cette alimentation répandue grâce à l’urbanisation provoque des effets néfastes sur l’organisme. « Quelqu’un qui passe son temps à consommer ces paninis s’expose à l’obésité. Qui dit obésité, dit problèmes cardiovasculaires, insuffisance rénale et diabète », prévient l’étudiant.
Il faut aussi rappeler les éventuels troubles d’indigestion que peuvent causer les fast-foods lorsque la nourriture n’a pas été préparée ou servie dans un cadre salubre. Aux usagers de ces enseignes de faire le choix entre manger vite et à moindre frais ou une alimentation saine et équilibrée.