Mon cahier de poèmes : l’histoire d’un premier pas (I)

Les nouvelles technologies ont gâché la douce vie amoureuse, poétique de l’adolescence. Par contre, le cahier de poèmes a permis au blogueur Tony Star, pour la première fois, d’exprimer ses sentiments à une fille.

Une récente publication de la blogueuse Niamoye Sangaré, sur Facebook, m’a fait voyager dans le temps et, tout de suite, je n’ai pu m’empêcher de me replonger dans mes affaires pour retrouver ce fameux cahier de 2007. Histoire d’une vie. Quel souvenir !

Quand je faisais la 9^e année, je suis tombé amoureux, pour la première fois, d’une jolie fille du nom d’Aïcha. Elle était nouvellement venue dans notre classe. Cette sublime demoiselle intelligente, avec ses yeux rayonnants, attirait tous les garçons de la classe! Pour ma part, sa présence était une source de motivation, car j’apprenais toutes mes leçons afin de la séduire par ma brillante participation aux cours. Comme elle, je venais très tôt à l’école pour causer avec elle et avoir une occasion de lui avouer mes sentiments naissants, mais étais en butte à cette « peur ! » même de m’arrêter devant elle pour les lui exprimer. La peur était plus forte que moi. Il me fallait trouver une astuce.

Poème et communication

Parmi les maigres possibilités pour un garçon d’avouer librement son amour à une fille à l’époque, écrire une note sur un bout de papier ou dans un cahier spécial, en était une efficace. C’est la raison pour laquelle chacun prenait bien soin de son cahier de souvenirs (appelé aussi cahier de poèmes). Alors, je n’avais pas hésiter à tenter ma chance par ce poème (Bah, ne te moque pas de moi hein, sinon tu balances le tien) :

«  Chère Aïchalove, sache que tu m’as fait battre le cœur dès mon premier regard

Depuis que tu es venue, les choses ont changé pour moi

Tu es la plus belle fille que j’avais jamais rencontrée

Ton sourire illumine mon esprit

Lors des devoirs surveillés, quand une partie me bloque, il suffit que je jette un coup d’œil sur ton visage pour me rappeler des leçons apprises,

J’ai toujours eu peur de te dire une chose très importante,

Mais à travers ce poème je te l’écris

Tu sais, il est très difficile d’arrêter une voiture sans frein

JE T’AIME, je t’aime à la folie

Si tu étais une fleur, j’allais te planter au beau milieu de mon cœur

Je n’ai rien à te proposer pour l’instant, mais si tu acceptes, tu seras la plus heureuse

Je prendrai soins de ton cœur

Pour savoir à quel point je t’aime, il faudra compter les sables du Sahara !

Je sais que tu vas me dire que tu es venue pour étudier et je te préviens : c’est moi qui serai le premier de la classe

Je veux que tu me répondes dans ce même cahier et, s’il te plait, ne dis rien à personne. »

Une semaine plus tard, Aïcha me revient avec mon cahier accompagné par une fleur et une enveloppe que je garde toujours. Ainsi commença ma première relation amoureuse qui a duré près de deux ans.