Contrairement aux infox répandant l’idée selon laquelle ils seraient à Bamako pour sécuriser le président malien, les 20 gendarmes français seront déployés en région, notamment dans le centre du Mali.
Une vidéo et un post, largement partagés sur les réseaux, ont lancé une polémique sur le déploiement prévu de 20 gendarmes français au Mali. Dans le post, l’internaute cite le site MaliActu, lequel a repris un article publié par le mensuel français L’Essor de la gendarmerie nationale, que vous pouvez consulter ici, et affirme que ces 20 gendarmes seront déployées « au milieu des forces de sécurité intérieure locales ». Ce déploiement, selon l’article signé par le journaliste Jean-Marc Tanguy, entre dans le cadre d’un volet de EUCAP Sahel Mali, une mission non exécutive de l’Union européenne, basée à Bamako.
Cependant, dans une vidéo, un autre internaute va plus loin en affirmant que ces gendarmes seraient à Bamako pour sécuriser le président malien Ibrahim Boubacar Keïta contre tout débordement de la manifestation du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), prévue ce vendredi 10 juillet 2020. Et qu’ils n’ont pas pour mission de tirer sur les manifestants mais plutôt pour développer des stratégies visant à détruire le M5-RFP.
Renfort de l’appui au PSIRC
Selon l’internaute, c’est à l’issu du sommet extraordinaire du G5 Sahel, tenu à Nouakchott le 30 juin 2020, que le président français Emmanuel Macron aurait accepté de déployer ces 20 gendarmes, décrits par lui comme étant des instructeurs, spécialistes en stratégies, et à la demande du président Ibrahim Boubacar Keïta.
Contacté par mail par Benbere, la mission EUCAP Sahel Mali confirme qu’ « un renfort de l’appui au PSIRC (Plan de sécurisation intégré des régions du Centre) est prévu, qui nécessite le déploiement d’une vingtaine de personnels en région et non à Bamako ». Elle ajoute que les premiers personnels déployés seront issus des gendarmeries française et espagnole. « L’accord de principe pour déployer cette unité de renforcement temporaire dans l’EUCAP Sahel Mali à cet effet a été donné par les institutions européennes compétentes », précise EUCAP Sahel Mali.
« Arrivée prévue d’ici la fin septembre »
Une autre précision : contrairement aux infox largement répandues sur les réseaux sociaux, les 20 gendarmes français ne sont pas présents sur le territoire malien. « Leur arrivée est envisagée d’ici la fin septembre, mais est soumise aux aléas de la pandémie et notamment à la reprise des vols commerciaux avec l’Europe ».
Depuis 2015, la mission EUCAP Sahel Mali, constituée d’experts de 19 États membres de l’Union européenne et 3 partenaires (Suisse, Norvège et Canada), travaille avec un mandat limité (et non exécutif) au soutien du développement des capacités des forces armées maliennes et de leur interaction avec les autorités judiciaires. Au sein de l’EUCAP Sahel Mali, depuis le début de son mandat, il y a des gendarmes français mais aussi italiens, espagnols, portugais, canadiens et 17 autres nationalités.
En outre cette information de sécurisation de la première institution ne tient pas, si on se réfère aux relations qui lient les deux pays. Il existe certes un accord de défense entre les deux pays, mais la sécurité des institutions maliennes relève de la responsabilité des forces de défense et de sécurité du pays.
