Sur les réseaux sociaux, notamment WhatsApp et Facebook, des extraits d’un document sont partagés pour prétendre montrer le nouvel « avant-projet de Constitution. » Il s’agit en réalité d’un ancien texte datant de 2019.
« Le projet de Constitution valide l’accord d’Alger », écrit Babarou Bacoum, homme politique malien, sur sa page Facebook. La publication est accompagnée d’une capture d’écran montrant quelques articles de ce qu’il considère comme étant le nouveau projet de Constitution du Mali. Des internautes ont immédiatement indiqué qu’il s’agit d’un ancien document, comme ce commentaire de ce cadre du Rassemblement pour le Mali (RPM), ancien parti au pouvoir.
Mais sur WhatsApp, le texte a été partagé de nombreuses fois dans des groupes, comme le montre cette capture d’écran.
En ouvrant le fichier partagé sur ce réseau social, on retrouve effectivement la partie extraite du texte qui a été partagée sur Facebook avec la légende « Le projet de Constitution valide l’accord d’Alger. »
En parcourant le document, on retrouve à la 27ème et dernière page le nom de l’ancien président de l’Assemblée nationale du Mali Issiaka Sidibé au moment des tentatives de révision constitutionnelle lors de ces sept dernières années. M. Sidibé a été ensuite président de la Haute cour de justice à l’issue des élections législatives de mai 2020, avant la chute d’IBK, trois mois plus tard le 18 août de la même année.
Aussi, est-il écrit LOI N°2019-___________/AN-RM DU sur l’entête, preuve de plus qu’il s’agit d’un ancien document. Vous pouvez lire l’intégralité du document en cliquant sur ce lien et bien regarder la première et la dernière page. Après un premier échec en 2017 à la suite d’une forte contestation de la part de la plateforme An te Abana, le projet avait été réintroduit dans les coulisses en 2019. Il n’a jamais réussi à en ressortir.
Le débat revient à la Une dans le pays après la publication, le 15 avril, du nouveau calendrier électoral. Dans ce chronogramme, le scrutin référendaire est prévu le 31 octobre 2021. Les consultations pour élaborer le nouveau projet de Constitution devaient commencer en ce mois d’avril avant d’être présenté au Conseil national de transition (CNT), organe législatif de la transition. Pour le moment, ce projet n’a pas encore été rendu public.