Cancers du sein et du col de l’utérus : le dépistage précoce et régulier pour éviter le pire
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Cancers du sein et du col de l’utérus : le dépistage précoce et régulier pour éviter le pire

La tumeur maligne, plus connue sous le nom de cancer, est une maladie dangereuse qui se présente sous plusieurs formes, notamment les cancers du sein et du col de l’utérus, les plus fréquentes formes de cancer chez les femmes dans le monde.

Selon l’organisation mondiale de la santé, le cancer du sein a provoqué 670 000 décès chez les femmes dans le monde en 2022. Quant à celui du col de l’utérus, il a été à l’origine d’environ 350 000 décès la même année. Des chiffres alarmants qui mettent clairement en exergue l’ampleur de ces cancers les plus meurtriers chez la femme au monde.

Les cancers du sein et du col de l’utérus sont dus à plusieurs facteurs liés souvent à l’alimentation, à l’âge, aux gènes, mais aussi à notre hygiène de vie, souligne Coulibaly Fatoumata Fofana, oncologue dans une clinique de la place. « L’âge est l’un des facteurs de risque les plus importants. Plus une femme prend de l’âge, plus le risque, chez elle, de développer un cancer du sein augmente », a-t-elle expliqué, avant de préciser que même les plus jeunes sont touchées de nos jours. Et cela peut s’expliquer, selon la spécialiste, par l’obésité et des antécédents familiaux de cancers.

Survivante du cancer du col de l’utérus, Halima (le prénom a été modifié), 30 ans et mère d’une fille, a vu son rêve d’être maman de plusieurs enfants brisé en 2019. Diagnostiquée, elle apprend qu’elle est atteinte du cancer du col de l’utérus d’un stade avancé. « La nouvelle m’a déboussolée, je ne peux vous décrire ma réaction face à la nouvelle, car je ne m’y attendais pas du tout », confie-t-elle, d’une voix profondément triste. Cette maladie lui a finalement coûté son utérus. Sa survie, selon elle, dépendait de cette opération.

Pour Ibrahima Tékété, gynécologue au centre hospitalier universitaire Gabriel Touré, l’une des causes principales de cette tumeur est le mauvais usage de certains kits d’hygiène menstruelle. « Il y a de ces femmes qui ne savent pas que les tampons hygiéniques ont des durées spécifiques. » On ne doit pas passer de très longues heures avec la même serviette hygiénique, il faut le changer au minimum chaque 4h de temps, dit-il. Cette habitude, d’après M. Tékété, rend vulnérable au cancer du col de l’utérus.

En plus de l’utilisation abusive de certaines serviettes peu recommandées par les spécialistes de la question, les infections urinaires à répétition et non traitées peuvent être aussi à la base du cancer du col de l’utérus.

Les personnes atteintes du VIH/Sida, les tabagistes ainsi que les grands consommateurs d’alcool, sont plus exposés aux cancers, notamment ceux du sein et du col de l’utérus. Ceux-ci ont un système immunitaire faible pour faire face à certaines bactéries, détaille l’oncologue Coulibaly Fatoumata Fofana

Le dépistage sauve des vies

Bien que des avancées significatives aient été enregistrées dans la détection et le traitement de ces maladies, il demeure important d’adopter des habitudes pour les prévenir. Et la première étape de cette prévention constitue le dépistage précoce et régulier.

A en croire Coulibaly Fatoumata Fofana, le dépistage permet de détecter tôt les anomalies qui sont souvent invisibles, avant que la maladie ne se développe. « Les symptômes varient d’une personne à une autre souvent. Elle n’est pas toujours visible au début et les douleurs peuvent apparaître tardivement », explique la spécialiste. « L’autopalpation des seins, et la mammographie, lorsqu’il y a un fort doute de présence de cellules cancérigènes, aident à intervenir plus rapidement avant que ça ne soit critique », ajoute-t-elle.

Au Mali, la lutte contre les cancers du sein et du col de l’utérus va bon train, reconnaît M. Tékété : en plus de l’engagement du gouvernement malien, les organisations nationales et internationales ne sont pas en marge de cette bataille. Grâce aux efforts conjugués, 65% des femmes maliennes ont au moins une fois été dépistées. Le sport, l’hygiène menstruelle, une alimentation saine, tels sont quelques conseils pratiques prodigués par les spécialistes de la maladie.

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