Comment les moyens de contraception influencent les règles
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Comment les moyens de contraception influencent les règles

Les méthodes de contraception, qu’elles soient hormonales ou pas, agissent sur les règles. Certaines peuvent augmenter les saignements tandis que d’autres les font diminuer à cause des hormones.

Il existe plusieurs types de contraception. Les spécialistes les classent en deux grandes catégories : les méthodes permanentes ou chirurgicales et les méthodes temporaires – qui sont également de courte et de longue durée. Celles de courte durée sont les voix orales (les pilules), les injectables, les préservatifs, entre autres. Alors que les implants et le dispositif intra-utérin (DIU) sont classés dans les méthodes de longue durée. Il existe également des méthodes naturelles, comme celles reposant sur le coït interrompu, la connaissance des périodes de fertilité et l’aménorrhée lactationnelle qui consiste par la mère à nourrir exclusivement son enfant au sein après accouchement.

Comment ces différentes méthodes contraceptives influencent-elles le cycle menstruel ? Chaque méthode a son mode d’action sur l’organisme et son efficacité varie. Les principaux effets secondaires des méthodes contraceptives sont le trouble qu’elles créent dans le cycle menstruel. Elles peuvent toutes avoir un effet sur les menstruations. Selon la méthode utilisée, les règles peuvent être plus ou moins abondantes et plus ou moins durer. Mais rien d’anormal. Les règles irrégulières, légères et/ou abondantes sont les principaux effets secondaires des produits contraceptifs.

Perturbations dans les menstruations

Le corps de la femme contient des hormones synthétisées, œstrogènes et progestérones, avec lesquels elle ovule. Le cycle menstruel est contrôlé par ces hormones sécrétées à travers les ovaires et deux structures du cerveau : l’hypothalamus et l’hypophyse. « Le rôle principal des méthodes contraceptives dans le corps d’une femme est d’endormir l’hypothalamus, cette partie du cerveau qui joue un rôle capital dans la fécondation et la nidation. Ce qui fait que souvent les menstruations s’arrêtent avec certaines méthodes contraceptives. Il s’explique par l’endormissement de l’hypothalamus », explique Dr Fadima Samaké, sage-femme à l’Institut des jeunes aveugles du Mali. Ces hormones jouent sur l’ovulation. Ce sont eux qui provoquent des perturbations dans les menstruations, car les méthodes contraceptives contiennent ces mêmes hormones qui agissent sur le cycle menstruel. L’impact dépend ou varie d’une femme à une autre. « Les méthodes de courte durée comme les pilules et les injectables sont celles qui ont plus tendance à influencer les menstruations. », ajoute toujours Dr Samaké.

Madame Yalcouyé Hawa Guindo est chargée de service planning familial à l’Office national de la santé de la reproduction (ONASR). Elle explique pour sa part que le rôle de ces produits contraceptifs est d’empêcher la survenue de la grossesse : « Leur mode d’action, c’est de supprimer ou désorganiser l’ovulation. Généralement, si une femme n’ovule pas, elle ne peut pas voir ses règles, détaille-t-elle. Certaines femmes peuvent ne jamais avaler un comprimé des produits contraceptifs mais, par faute d’hormones, elles ne peuvent pas voir leurs règles. Des cas existent où les pilules sont utilisées pour corriger cela. »

Mme Yalcouyé précise que « des spécialistes gynécologues traitent les problèmes d’ovulations avec les produits contraceptifs ». Car la survenue normale des règles est liée aux hormones. Ils jouent un rôle important dans l’ovulation. Ce qui explique donc ce lien entre les méthodes contraceptives et les menstruations. Parce qu’elles rentrent dans le processus du cycle menstruel (de l’ovulation à l’apparition des règles).

« Le choix informé »

Au Mali, la prévalence de la contraception moderne est de 22%, selon les résultats préliminaires de l’Enquête démographique et de santé de 2023, bien que ces derniers « n’aient pas encore été disséminés ». Et il y a plus de 24% de besoins non satisfaits. Certaines femmes ont des besoins de planification familiale mais font face à des problèmes liés soit aux produits contraceptifs, soit à la prestation, ou bien à l’accès aux prestataires qualifiés. Il est également fréquent que certaines femmes choisissent elles-mêmes leur méthode sans demander au préalable l’avis d’un professionnel de santé habilité. D’autres sont, quant à elles, réticentes à opter pour les produits contraceptifs en raison des rumeurs et le déficit d’informations nécessaires afin de mieux s’y prendre et anticiper les risques.

Le principal problème qui fait revenir les femmes après l’utilisation d’une méthode de contraception, c’est le changement du cycle menstruel. « Généralement, que ce soit les injectables, l’implant ou les progestative simple, ça peut entrainer l’aménorrhée, en conséquence, la femme n’ovule pas et ne fait pas de règles. Ça peut aussi entraîner le spotting ou des règles prolongées. Mais dans tous les cas, nous avons les moyens pour assurer la prise en charge. », indique Dr Hawa Guindo de l’ONASR. Tous les produits contraceptifs ont des effets secondaires. Le mieux est de les choisir en connaissance de cause. Mais ce qui arrive généralement, selon elle, c’est que certaines préfèrent aller à la pharmacie et, en cas de problème, elles ne savent pas vers qui se tourner. Ce qui explique ces rumeurs sur la planification familiale.

En général, pour mieux choisir sa méthode, les prestataires soumettent la femme à un counselling – un dialogue confidentiel entre patient et soignant – afin de mieux comprendre son projet et son état de santé avant de lui offrir le service. « Toute femme qui choisit son produit à travers un counseling, généralement, ne développe pas de rumeurs sur les méthodes de planification familiale. Parce qu’elles ont choisi en connaissant toutes les informations : ce qu’on appelle le choix informé. » Dans ce cas de figure, l’utilisation se fait en toute sécurité et en cas d’effets secondaires, elles savent vers qui se tourner. « Comme une maison, le soubassement de la planification familiale, c’est le counseling. », conclut Dr Yalcouyé Hawa Guindo.

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