Alors qu’en France les violences domestiques ont explosé avec le confinement imposé pour lutter contre le coronavirus, le blogueur Bako Diarra estime que le lit conjugal risque d’être très fécond en Afrique. Dans certains pays, comme au Ghana, des femmes se plaindraient des exigences sexuelles de leurs maris.
Les médias locaux rapportent qu’au Ghana, de nombreuses femmes crient au secours. Non pas contre des voisins indélicats ou des cambrioleurs nocturnes, mais plutôt contre les exigences sexuelles devenues « excessives » de leurs maris suite au confinement décrété par le gouvernement pour combattre le coronavirus. Vous souriez, hein ? Eh bien, vous sourirez beaucoup moins en lisant la suite.
De fait, si le confinement a rendu sexuellement insatiables les maris ghanéens privés d’activités professionnelles par le virus, il fait, sous d’autres tropiques, des ravages d’une nature différente mais infiniment moins romantiques. Ainsi, depuis le début du confinement en France, le 17 mars, les violences domestiques et conjugales ont augmenté de 32%, à en croire les chiffres de la secrétaire d’État française à l’Égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa. Inactivité, promiscuité et anxiété générale… Autant de facteurs par lesquels le confinement aggrave les risques de violences au foyer. D’autant que de nombreux couples, débordés de travail, n’avaient jamais cohabité ensemble avec une telle intensité.
À défaut de pouvoir déconfiner pour ramener la paix (eh oui, la guerre familiale bat actuellement son plein!), l’ONU, pardon!, le gouvernement français a mis en place des « points de contact » dans des centres commerciaux pour accueillir les victimes des violences. Il a aussi alloué, malgré la disette, un coquet fonds d’un million d’euros aux associations de lutte contre les violences conjugales. Parallèlement, les pharmaciens, qui ont le privilège d’opérer malgré le confinement, ont reçu consigne d’emmener la victime dans un lieu plus intime de leur officine pour la rassurer et recueillir les informations nécessaires afin de prévenir les forces de l’ordre.
Mais que faire contre la hausse violente et inattendue de la libido de monsieur ? Question à mille dollars martiens ! Il semble que le gouvernement ghanéen tarde à trouver remède au mal, si tant est qu’il s’en préoccupe. Le vrai problème, d’ailleurs, c’est que les victimes, ces belles et charmantes dames, ont de la peine à susciter la moindre compassion du peuple.
Ainsi, il a suffi que l’une d’elles publie ses malheurs sur les réseaux sociaux pour se voir abreuver de commentaires moqueurs :
- « Tu te plaignais sans cesse des maîtresses de ton mari et maintenant que tu as le bonhomme pour toi toute seule, tu oses crier! Sorcière ! »
- « Quand tu signais la monogamie-là, tu devais t’attendre à faire ton devoir d’épouse et tout ton devoir! »
- « Kia Kia kia! Regardez ça ! Elle veut les services de la protection civile contre son mari alors ? »
- « Madame, je te propose des infusions traditionnelles pour booster tes forces; ton mari va s’enfuir du lit dès cette nuit, je te le jure! ».
En tout cas, avant la fin du confinement, il faudrait prévoir une hausse des naissances, ce qui, chez nous autres Africains, se traduira peut-être par une hausse de la main-d’œuvre et, donc, de la production agricole. N’en déplaise aux démographes qui rêvent d’une Afrique abonnée au planning familial…