Autrefois, les griots étaient très respectés dans la société. Ils étaient des messagers, médiateurs, historiens, savants, des gardiens de la mémoire collective. Aujourd’hui beaucoup de griots ont oublié leur mission sacrée et en ont fait un fonds de commerce, écrit le blogueur Toni Star.
Par le passé, les griots jouaient un rôle capital dans la société en maintenant l’entente entre les membres d’une même famille, d’une même communauté, d’un village. Ils assuraient le rôle de messagers pour faire parvenir les nouvelles d’un village à un autre par exemple. Ils étaient aussi des médiateurs qui jouaient le rôle d’arbitre entre les communautés en conflit et assuraient aussi le rôle d’enseignants et d’historiens.
Les griots chantaient également l’épopée des familles pendant les cérémonies de baptême, de chasse, de récolte, de labourage et de mariage. En contrepartie, c’était un devoir pour les autres classes sociales de faire des dons aux griots, sans que ceux-ci en demandent.
Un fonds de commerce
Aujourd’hui, la majorité des griots ont oublié leur première mission sacrée et ne misent que sur le gain. « Si tu n’as pas d’argent dans la poche lors d’une cérémonie de mariage ou de baptême mieux vaut te cacher de la vue des griots pour ne pas te faire humilier, raison pour laquelle certains d’entre nous préfèrent rester à la maison », témoigne un jeune homme.
Le vieux Djeli Moussa Kouyaté, un griot très connu, partage cette inquiétude. « Je suis vraiment déçu par le comportement de la plupart des jeunes griottes qui ont mis l’argent au-dessus de leur honneur », témoigne-t-il.
Il ajoute également qu’à leur époque le griot était très respecté. « Les nobles avaient une énorme considération envers nous, ils nous respectaient suite en raison de notre détermination et ils savaient également qu’ils ne pouvaient pas acheter notre conscience ni par l’argent, ni par le matériel pour critiquer ou se venger d’un tiers », dit-il.
Malgré cette dépréciation, il existe toujours de grands griots au Mali qui jouent pleinement leur rôle en gardant leur dignité. Ils devraient encadrer leurs jeunes frères et fils pour redonner au griotisme ses lettres de noblesse d’antan.
Les griots n’ont pas changé, c’est l’époque qui a changé et cette phrase dénote bien ce changement « En contrepartie, c’était un devoir pour les autres classes sociales de faire des dons aux griots, sans que ceux-ci en demandent » tel n’est plus le cas à présent. Puisqu’il faut bien vivre ou survivre de ce métier de griot, alors autant le renard 🦊 face aux corbeaux. Soit on décide de préserver ces métiers en les incluant dans la fonction publique au compte de la culture soit on les laisse se débrouiller comme ils peuvent pour chercher leur pitance. 🙏🏿🙏🏿🙏🏿
Satisfait