#GrossesseReussie : la césarienne, pas totalement gratuite
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#GrossesseReussie : la césarienne, pas totalement gratuite

Gratuite au Mali depuis 2005, la césarienne a permis de réduire la mortalité maternelle et néonatale. Cependant, certaines femmes se plaignent de la non-prise en charge complète des frais liés à l’opération.

La césarienne est un accouchement artificiel qui nécessite une intervention chirurgicale au cours de laquelle le bébé nait à l’aide d’une incision effectuée sur l’utérus. Selon Dr Lassine Diabaté, travaillant à la Direction nationale de la santé, une telle opération a lieu lorsque la sortie de l’enfant par la voie naturelle est impossible.

Plusieurs raisons expliquent cette complication. Les plus fréquentes concernent la disproportion entre l’enfant et le bassin de la mère, les femmes ayant plus de 36 ans à leur premier accouchement, la position transversale de l’enfant dans le ventre de la mère. Il y a aussi le cas des « enfants précieux » :  ceux dont les parents ont remué ciel et terre pour les avoir. Alors, aucun risque n’est à prendre.

Politique salvatrice

« La gratuité couvre tout le processus. Qu’il s’agisse de l’acte opératoire, des médicaments ou de l’hospitalisation », a expliqué Dr Diabaté. L’application de la politique de gratuité de la césarienne a été salvatrice pour nos populations. C’est du moins ce qui résulte de la thèse de doctorat en médecine de Gaoussou Thiero intitulée « L’impact de la gratuite de la césarienne sur le système de référence/évacuation ». La thèse soutenue en 2012, à la Faculté de médicine de Bamako, a concerné le district sanitaire de Bla : « Dans ce cercle, la césarienne avant sa gratuité était organisée de telle sorte que la parturiente paye l’ensemble de sa prise en charge : 30 000 francs CFA pour l’acte opératoire 20 000 francs CFA pour le kit opératoire, les consommables médicaux et les médicaments postopératoires. 10 000 francs CFA pour les dix jours d’hospitalisation », peut-on lire dans le document.

 325 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes

Si beaucoup de femmes ne se sont jamais plaintes de la prise en charge, d’autres se posent des questions sur la gratuité complète. Natou, mère de deux enfants, n’est pas du même avis que celles qui affirment avoir bénéficié d’une prise en charge complète.  À l’en croire, après sa césarienne, c’est son mari qui a pris en charge les frais de pansement ainsi que ceux d’autres produits devant l’aider à reprendre des forces. « À mon avis, la gratuité doit prendre en compte tout ce qui suit après l’opération. Mais ce n’était pas le cas », confie-t-elle.

Pour Aramata, qui a été césarisée en 2014, la gratuité ne concerne que le bloc opératoire. Quand les médecins ont décidé de son opération pour son premier enfant, les frais médicaux n’ont pas été allégés. Son mari devait mettre la main à la poche pour les frais d’analyse de sang et pour l’échographie. Au sortir de la salle d’opération, c’était le même scénario : il lui fallait acheter lui-même les produits pharmaceutiques.

Au Mali, le taux de mortalité maternelle est estimé à 325 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes, selon l’enquête démographique et de santé de 2018.

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