Au nombre des difficultés que rencontrent les étudiants maliens dans les universités publiques, il y en a une qui n’est pas assez connue de la majorité des citoyens. Alors qu’elle doit pourtant être prise en charge pour prétendre à une formation de qualité et des universités et étudiants dignes de ce nom. Il s’agit des effectifs pléthoriques dans les facultés, selon le blogueur Haya (pseudo).
Avec l’augmentation constante du nombre d’étudiants, les universités maliennes sont devenues sources de profondes inquiétudes. Tout se passe comme si étudiants ou profs n’y vont que pour justifier, qui un salaire, qui un diplôme ou une bourse. Autant dire qu’elles sont tout sauf un « univers du savoir », eu égard aux tombereaux de difficultés auxquelles elles sont confrontées, parmi lesquelles figurent le manque d’infrastructures pédagogiques et administratives adéquates.
La conséquence en est que les amphis sont pleins à craquer, au point que les profs ont plus l’impression d’animer un meeting que de donner un cours magistral. Les étudiants manquent de places.
Silence de l’administration
Le 7 Janvier dernier, une publication sur la page Facebook Journal universitaire du Mali, image à l’appui, montrait des étudiants en classe à 21 h pour réserver une place pour le cours de 8 h du lendemain. « Telles sont les difficultés qu’endurent des premières années de la Faculté de médecine et d’odontostomatologie (FMPOS). À quand des solutions idoines ? D’ici là, la souffrance continue dans le plus grand silence de l’administration », pouvait-on lire dans la publication. L’image a tout de suite fait le tour au gré des partages, m’amenant ainsi à m’intéresser au sujet et à entrer en contact avec certains étudiants de ladite faculté.
« Il faut marquer son territoire, confie Cheik Keita, étudiant en première année. Sinon le lendemain matin, vous n’aurez pas de place. » Il confirme qu’effectivement certains étudiants de la première année passent la nuit dans les amphis pour garder leur place, « pour la raison simple qu’à partir de 6 h du matin déjà, il n’y a plus de place libre ». Pour des anciens étudiants de la faculté, cela ne date pas d’aujourd’hui : « Ça a toujours été comme ça ! », témoigne M. Sangaré, qui a terminé en 2013.
Mais, il faut relever que ce problème n’est pas spécifique à la FMPOS : il existe dans d’autres universités publiques sous d’autres formes.
Autres facultés, autres mœurs
L’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), dont la mission est de défendre les intérêts moraux et matériels de l’ensemble des élèves et étudiants, semble avoir d’autres priorités. Au lieu d’être l’œil et la bouche des étudiants, elle est devenue leur pire cauchemar du fait de ses multiples dérives. Ce qui avait d’ailleurs amené certains à proposer sa dissolution. Un avis largement partagé par des voix qui avaient émergé sur les réseaux sociaux et dans la presse.
A la question de savoir ce que le comité AEEM de la FMPOS a fait face à ce problème de sureffectifs, un de ses membres répond : « On n’y peut rien ! A vrai dire, on ne s’y intéresse pas trop. Après tout, l’administration est au courant de la situation, donc que veux-tu qu’on fasse ? »
Autres facultés, autres mœurs. A la Faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG), la réalité est tout autre. « Que tous ceux qui sont assis sur les trois premières rangées de l’amphithéâtre aillent derrière ! » C’est l’injonction prononcée dans le micro par un membre du comité AEEM une fois en classe, explique Birama Diallo, étudiant en deuxième année. Un jour, un étudiant a refusé d’obéir au motif qu’il était venu occuper cette place de devant tôt le matin. « Les membres de l’AEEM l’ont brutalisé devant le prof qui n’a pas pipé mot », raconte Birama.
Mais il y a pire. Dans l’amphithéâtre, les tables bancs et les chaises qui sont en bon état se comptent sur les doigts de la main. Ils sont tous dans un état de délabrement avancé, difficile donc de trouver une bonne place où s’assoir pour prendre son cours sereinement. « Il faut intégrer L’AEEM ou avoir des amitiés au sein de cette association pour avoir une bonne place, même quand on est en retard », selon Moussa Traoré, étudiant à la Faculté de droit privé.
Dans la cour de certaines facultés, il est fréquent de voir des chaises et tables bancs éparpillés un peu partout et d’autres emmenés par les membres de l’AEEM pour y faire le grin (groupe informel de discussion) autour du thé. « A chaque fois que les bagarres éclatent entre eux, confie un membre de l’association ayant demandé qu’on lui garantisse l’anonymat, ce sont les chaises censées se trouver dans les amphis pour ceux qui prennent cours qui sont utilisées pour se défendre ou attaquer. Et, malheureusement, la plupart se casse de cette façon. »
Diagnostic sans concessions
Pour une éducation de qualité, il faut un environnement sain et propice aux études. Il faut donc la rénovation des salles, des chaises et tables, parce que le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter d’année en année. Il faut aussi construire de nouveaux bâtiments. La nouvelle cité universitaire de Kabala est une bonne avancée, mais il ne faut pas oublier les étudiants qui continuent de prendre des cours sur la « colline du savoir » (Badalabougou) et du Point G dans des conditions intenables.
Pour mémoire, en 2014, le comité de pilotage de la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur au Mali, a remis à Moussa Mara, alors Premier ministre, un rapport où il fait un diagnostic sans concessions : insuffisance des textes législatifs et règlementaires, manque d’infrastructures pédagogiques et administratives, déficit en équipements laboratoires, réseaux informatiques et matériels pédagogiques, ou encore inadaptation des filières de formation, occupation anarchiques des domaines du campus universitaire, etc. La liste des défaillances et des manques semblait aussi longue qu’une file d’étudiants attendant de trouver une place dans un amphi. On se demande ce que le gouvernement a bien fait depuis de ce rapport.
Tout à fait vrai c est une vrai calvaire
tant que on ne change ce système le Mali ne verras plus des grds intellectuel par ce que à cette condition les étudiants n’aurons pas une étude en qualité