Les activités, le comportement et les habitudes de la femme enceinte ont un impact relatif sur le développement du futur enfant et le déroulement de la grossesse. Certains sont fortement recommandés, tandis que d’autres sont à éviter.
La grossesse est considérée socialement comme un événement heureux qui annonce l’arrivée d’un nouveau membre dans un foyer ou même individuellement. Cet état est un cauchemar pour certaines femmes à cause des complications.
Le taux de mortalité maternelle au Mali est de 368 pour 100000 naissances vivantes. Et le taux de mortalité néonatale est de 34 pour 1000 naissances vivantes, écrit Moise Sangala dans une thèse soutenue en 2015 à la Faculté de médecine et d’odontostomatologie (FMOS). Toutefois, une bonne ligne de conduite respectée permet le bon déroulement de la grossesse.
Suivi de la grossesse
Toute grossesse, quel que soit l’âge de la femme, doit être suivie par un agent de santé. Les consultations prénatales (CPN) permettent de suivre l’évolution de la grossesse jusqu’à l’accouchement. Quatre consultations prénatales sont nécessaires pour une grossesse normale. Le risque de faire des complications obstétricales, notamment la rupture utérine ou les saignements abondants après l’accouchement, est trois fois plus grand lorsque la grossesse n’est pas suivie.
Rester à la maison et attendre le jour de l’accouchement n’est une solution, souligne Mme S. Traoré, sage-femme au Centre de santé de référence de la commune IV. « Même si vous avez des complications, vous ne le saurez pas en restant à la maison. Quel que soit le prix de la consultation dans les centres de santé, il est bon de faire suivre sa grossesse ».
Alimentation riche et équilibrée
Une grossesse nécessite fortement une alimentation riche et variée en vitamines, en fer et en calcium. Au Mali, les aliments disponibles qui renferment ces éléments sont les feuilles d’épinard, le poisson, la viande rouge, le haricot et le lait en poudre. La consommation de l’eau est importante pour hydrater le corps et recouvrir les besoins en eau du futur bébé.
Être enceinte ne veut pas dire consommer les aliments de façon excessive. Cet état nécessite un contrôle de son alimentation, qui doit être diversifiée et fractionnée dans la journée (4 rations dans la journée).
Pour éviter la toxoplasmose, appelée en bamanakan « tozo gnimi », la femme enceinte doit prendre le soin de bien nettoyer les légumes crus destinée à la consommation. Éviter les fromages crus, le lait cru ou le lait pasteurisé contre la listériose.
Bien-être
La consommation d’alcool, de tabac, de café ou de thé font courir au futur enfant des risques de malformation, des problèmes psychologiques et des complications. Il est recommandé d’arrêter leur consommation dès le début de la grossesse. La femme enceinte doit éviter les travaux pénibles prolongés, la position debout prolongée, la fatigue excessive. Ces situations peuvent provoquer un accouchement prématuré.
Le sédentarisme et l’immobilité sont des habitudes à changer pour réduire le risque de faire une hypertension artérielle de la grossesse et faciliter l’accouchement. Madame Coulibaly, résidente à Niamana, dans la commune rurale de Kalabancoro, explique que sa mobilité régulière l’a beaucoup aidée lors de sa deuxième maternité : « J’étais très mobile lors de ma 2e grossesse pour mes travaux ménagers et la marche que je faisais pendant mes courses. Le jour de mon accouchement, j’ai accouché 5 minutes après mon admission dans la salle d’accouchement, la sage-femme m’a félicitée. »
Du fait de sa vulnerabilité aux infections, la femme enceinte doit avoir une bonne hygiène de vie, prendre le soin de se laver les mains avant et après les toilettes et les repas. Elle doit veiller à avoir une propreté corporelle et des douches régulières sans oublier de dormir sous une moustiquaire pour prévenir le paludisme ou toute autre infection pouvant être responsable de fausse couche. La sexualité peut être épanouissante pour le bien-être mental de la femme enceinte.