Témoin d’une scène pendant laquelle un âne se faisait battre et maltraiter par son propriétaire, le blogueur Issouf Koné, indigné, raconte les faits et appelle les propriétaires d’ânes à faire preuve de gentillesse envers ces animaux qui occupent une place importante dans la société malienne.
« De quoi te mêles-tu ? Il m’appartient. Si je veux, je le bats jusqu’à ce que mort s’ensuive et personne n’aura le culot d’oser venir me demander des comptes. » Voici les mots qu’un jeune éboueur m’a sortis quand je lui ai demandé de frapper son âne avec modération. La scène s’est passée à un feu tricolore au niveau du quartier de Torokorobougou. Lui, sur une charrette de ramassage d’ordures et moi à bord d’un taxi, qui attendait que le feu passe au vert.
L’animal, fatigué, avançait péniblement à cause du fardeau que représentait la charrette chargée. Le jeune homme, insatisfait, le tapait violemment avec un morceau de planche bien taillé. Les coups redoublaient sur le dos recouvert de plaies de la pauvre bête, qui tirait de toutes ses forces, patinait des fois, avec l’air de vouloir s’effondrer, mais parvenait à rester sur ses quatre pattes. Mécontent, je ne pouvais pas rester muet. C’est alors que je lui ai demandé d’agir avec moins de brutalité, mais il n’a rien voulu comprendre. Nous nous sommes lancés quelques piques (en bamanakan), jusqu’à ce que le départ du taxi nous sépare.
Trop c’est trop !
Ce n’est pas la première fois que j’assiste à ce genre de scène. Les ânes sont maltraités par leurs propriétaires comme s’ils ne ressentaient pas la douleur. C’est vrai que l’animal est doté d’une force incroyable, mais n’exagérons pas, et n’oublions pas aussi qu’il a besoin de répit, d’être bien nourri et entretenu comme tous les êtres. Très peu de personnes, hélas, comprennent cela.
Arrivé à la maison, ce jour-là, j’ai expliqué la scène à mon épouse qui m’a expliqué que cela est dû au fait que la plupart des personnes qui travaillent avec ces animaux sont analphabètes. Nous en avons discuté et je lui ai fait savoir que, même si c’était le cas, ce n’était pas une raison valable. L’analphabétisme, pour rien au monde, ne devrait être synonyme de sauvagerie. Là-dessus, nous étions d’accord.
Un animal multi-tâches
Personne n’ignore l’importance de cet animal dans nos sociétés. Que ce soit dans les zones rurales ou urbaines, l’âne aide énormément les populations. Il est utilisé pour les travaux champêtres, le transport et une multitude d’autres tâches.
Des campagnes de sensibilisation se sont pourtant multipliées pour que les gens comprennent l’utilité de prendre soins d’eux. Je me souviens que, vers les années 2010, l’une de ces campagnes était diffusée à l’ORTM en boucle. Hélas, rien n’a changé depuis. Reprenons ces campagnes jusqu’à ce que les gens prennent conscience. S’il le faut, votons une loi pour punir les récalcitrants tout comme les autorités s’étaient dressées contre l’exportation de la peau de ce même animal vers la chine.
Iss bill, pardon les ânes sont bien traité dans un pays où on massacre des personnes. 40 tués cette semaine seulement à Kidal. Les ânes pardonnez hein !
Commentaire *c’est normal mon frère
L’ane assure le ravitaillement des magasins en vivres. On doit les traiter avec un minimum de respect