La demande en matière de contraception est faible au Mali. Alors que les utilisatrices potentielles de méthodes de planification familiale demeurent importantes. Voici 5 approches qui pourraient améliorer la situation.
Le Mali, comme nombre de pays ouest-africains, connaît une faible demande de services contraceptifs. Les adolescents et jeunes, qui constituent plus de la moitié de la population, sont beaucoup affectés par ce déficit. C’est également la couche la plus vulnérable aux conséquences d’une forte croissance démographique, plaçant ce pauvre pays, en proie depuis une décennie à une crise existentielle, dans le palmarès de pays aux taux de fécondité élevés. Et hypothéquant l’atteinte de l’ODD 3.
1. Recentrer les campagnes de sensibilisation sur les garçons et les hommes
Pendant longtemps, les approches en matière de planification familiale ont mis les femmes au cœur de la sensibilisation. Dans une société patriarcale, où les décisions importantes au sein du couple, y compris en ce qui concerne la maternité, reviennent à l’homme, ce ciblage est contre-productif. Résultat : de nombreuses femmes sont réticentes à l’idée de se faire planifier sans l’aval du mari, bien que la loi leur confère ce droit.
2. Associer les professionnels de la médecine traditionnelle
Les tradi-thérapeutes ou guérisseurs traditionnels sont le premier recourir des populations au Mali, y compris pour des problèmes de santé sexuelle et reproductive. En établissant une base de données de professionnels accrédités, formés sur l’orientation et la prise en charge (en première intention) comme les compétences dévolues aux relais communautaires, ces acteurs pourraient contribuer à l’accroissement de la demande de contraceptifs au niveau local. Et réduire les avortements à risque et la mortalité maternelle et infantile lies aux grossesses non désirées, précoces ou rapprochées.
3. Mettre en place un cadre permanent d’échanges avec les leaders coutumiers et religieux
Ces légitimités régentent le quotidien des populations au Mali. Aussi, beaucoup de résistants aux méthodes modernes de contraception justifient-ils leur décision en se basant sur la religion ou encore les traditions, qui prônent fortement la natalité. Parmi ces piliers essentiels de la société malienne, majoritairement rurale, on compte néanmoins quelques modérés, qui ont compris le bien-fondé de la planification familiale ainsi que les enjeux d’une démographie hors de contrôle. Dans un pays où les infrastructures socioéconomiques de base font encore défaut, et alimentent conflits et instabilité qui rythment la vie sociopolitique depuis des décennies.
4. Miser sur la recherche pharmaceutique locale
L’accès qualitative et quantitative à de produits de contraception s’avère, à bien des égards, être une question de souveraineté nationale. C’est pourquoi les autorités maliennes devraient investir massivement dans la recherche et la production de contraceptifs au niveau national. En vue d’une large couverture contraceptive du pays. Ceci permettra également au pays d’économiser des dizaines de milliards de francs CFA chaque année.
5. Impliquer les belles-mères
Au Mali, les belles-mères jouent un rôle non négligeable dans le choix, la fréquence et le nombre de naissance des couples. Ces dernières peuvent servir d’ambassadrices auprès des jeunes femmes pour sensibiliser sur l’espacement ou la limitation des naissances. Des clubs de belles-mères au niveau des quartiers, communes et cercles, à l’image « des marraines de quartier » du Sénégal, pourraient contribuer à accroitre le recourir aux méthodes de contraception modernes et à la réduction des besoins non satisfaits.
Très important,car ça facilitera l’adhésion massive des femmes . nous savons très bien que c’est les hommes qui décide de tout dans nôtre société donc se base sur les femmes n’est pas assez avantagés.