L’instabilité sécuritaire a fait des milliers de victimes au Mali. Des déplacés se comptent par milliers à Bamako, la capitale. Parmi eux, il y a même des élus. Alors que la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader, le bout du tunnel semble encore loin. Témoignage.
Une grande partie du Mali connaît une insécurité persistante depuis bientôt une décennie. Les autorités politiques et militaires peinent à trouver une solution à ce problème qui a fait, et continue de faire des victimes. Des déplacés, par centaines, se comptent dans le sud du pays.
Pour des raisons sécuritaires, un élu du cercle de Bourem (région de Gao), vivant à Bamako, a voulu témoigner sous anonymat. Face aux nombreuses difficultés auxquelles les déplacés sont confrontés, il ne cache pas son amertume. Contacté par Benbere, il garde encore des souvenirs amers de cette crise qui perdure. Ayant aussi rencontré de nombreuses difficultés à Bamako en tant que déplacé, il n’aspire qu’à une seule chose : la fin de la crise afin qu’il puisse retrouver sa ville natale.
« S’enrôler ou fuir »
Selon lui, durant la conquête du nord par les groupes armés, ce sont les bruits de canon qui réveillaient les gens. Il continue en expliquant que ces hommes en armes pillaient, volaient, violaient en plus d’organiser des assassinats ciblés. « Nos véhicules étaient confisqués. Chaque jour amenait son lot d’évènements. On avait que deux choix : s’enrôler ou fuir. J’ai préféré partir », raconte-il.
A son arrivée à Bamako, dit-il, avec d’autres personnes, les difficultés étaient nombreuses. Une fois sur place, tout le monde tentait d’appeler ses connaissances pour qu’elles leur viennent en aide. « Ce n’est aujourd’hui un secret pour personne qu’au Mali, le dépotoir d’ordures de Faladiè est le célèbre camp des déplacés à Bamako », ajoute-t-il.
Manque d’assistance nécessaire
Il déplore le fait que ce sont surtout quelques personnes de bonne volonté et certaines Organisations non gouvernementales qui tentent de porter assistance aux déplacés du nord et du centre, entassés à Bamako : « Grâce aux réseaux sociaux et les interpellations incessantes des activistes, les autorités se manifestent un peu, mais nous sommes encore loin des attentes de ceux qui ont tout perdu à cause de cette crise ». Il dit avoir aussi perdu des biens comme sa maison et du bétail. En plus de certains proches.
L’homme est déterminé à retourner et reprendre sa vie. Il espère que cette guerre prendra fin pour redonner une vie normale à ces nombreux déplacés qui sont à Bamako. « Les gens veulent rentrer chez eux mais ils sont dans une peur constante à cause de l’insécurité. Les autorités doivent vraiment trouver une issue rapide et favorable à cette situation », conclut-il.
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