Les assassinats sont devenus monnaie courante à Tombouctou. Une situation encouragée par un simulacre de sécurité doublé par une impunité totale, estime le blogueur Es Sahely.
Le jour se lève sur la ville de Tombouctou. Dans le quartier administratif, les bureaux sont ouverts. Des femmes, paniers dans la main, se dirigent vers le grand marché. Des enfants regroupés dans un coin de rue rivalisent d’adresse dans le jeu d’imitation de la course du dromadaire. Mais tout habitant de cette ville comme moi sait que derrière cette apparence de bien-être général, se cache une grande inquiétude. Tout le monde a peur, parce que malgré la présence des forces de défense et de sécurité (nationales et internationales), les professionnels du crime sont parvenus à tuer en plein jour et à disparaître dans la nature.
Rien qu’en 2019, au moins cinq assassinats et deux tentatives ont été enregistrés. Le dernier en date s’est passé à une centaine de mètres d’un poste de contrôle. Aussi, les victimes subissent-elles une double mort : elles meurent de la lâcheté de leurs meurtriers et de l’inefficacité des forces de défense et de sécurité ainsi que de l’indifférence des autorités locales.
Dangereuse fausse sécurité
Aujourd’hui, des nombreux postes de contrôle existent de tous les côtés de la ville, des patrouilles de l’armée malienne se font de jour comme de nuit. Les Casques bleus de la Minusma, à bord de leurs blindés, sillonnent les rues quotidiennement. Les radars, les avions et les drones de surveillance survolent le ciel constamment. A quoi servent donc tous ces hommes en armes et cet arsenal technologique de dernière génération, s’ils sont incapables d’empêcher les crimes odieux ?
Je crains que tout cela ne soit qu’une simple mise en scène destinée à berner les populations. C’est ce qui explique que deux ou trois individus, sur une moto ou à bord d’un pick-up, peuvent se frayer un chemin au milieu de toute une quincaillerie clinquante d’armes sophistiquées pour venir commettre leur forfait en pleine ville. Ils le font parce que ce simulacre de sécurité leur facilite la tâche et parce qu’aucune enquête n’est faite après.
Affaires classées
Malheureusement, aucun des meurtres perpétrés à Tombouctou n’a fait l’objet d’enquête approfondie. Quelques témoignages vite recueillis sur place et l’affaire est classée. Les auteurs se retrouvent confortés dans leur position et prêts à rééditer leur forfait. Il est tout de même arrivé que des citoyens ordinaires s’interposent pour empêcher des malfrats de nuire. Mais, dans ce cas, c’est la loi de la justice populaire qui a prévalu. Je ne l’encourage pas tout comme je n’encourage pas la création des milices d’auto-défense pour sécuriser les personnes et leurs biens. Ils sont destructeurs et créent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent.
A mon avis, notre sécurité incombe uniquement à ceux investis par nos textes pour nous protéger. Le peu de réaction des forces de sécurité maliennes et le silence des autorités locales et nationales sont aussi coupables que les auteurs des crimes. Il nous revient, à nous citoyens, de le leur faire savoir.
Dispositif sécuritaire lacunaire
Le dispositif sécuritaire mis en place à Tombouctou doit être revu et corrigé par nos forces de sécurité. Les autorités et les forces étrangères doivent également s’impliquer davantage pour mettre fin à cette série d’assassinats qui commence à agacer les populations. Les textes et les discours ne suffisent plus, il faut déboucher sur des actes. Je refuse simplement de croire que Tombouctou, une commune d’à peine 21 kilomètres carrés et seulement quelques milliers d’habitants, l’équivalent d’un quartier de Bamako, soit difficile à contrôler.
En plus de l’insécurité, nous souffrons de ces photos qui circulent sur les réseaux sociaux, montrant un parent ou une connaissance morte, gisant dans son sang. Poster ce genre de photo sur la toile n’est ni intéressant ni humain.
C’est malheureux. Et bien que ce soit vrai, la désolation des populations croit de jour en jour.
Je suis sûre que, si la malédiction ne s’abat pas sur le Mali, je ne vois donc pas où elle peut manifester car le Mali est devenu un lieu de barbarie et des tueries froides, on partage chaque jour des morts en comblant des cimetières… Mais mes chers maliens le créateur souverain est au contrôle.. Qu’il nous de tout un mal inprevu…
Très décevant mais que faire au Mali …pays d’une seule famille, la loi des riches et Justice des hommes des bras Long..
Que faire ? Un pays d’une seule famille, la loi de Richards et justice des des hommes des branchés…