Dans la nuit du dimanche 7 Mai 2018, une jeune fille de 17 ans a été victime de viol en revenant d’une visite nocturne , dans un quartier populaire de Bamako. Discriminée au sein de sa famille, la victime porte plainte et réclame justice, mais le gouvernement ne fait rien pour l’aider.
Visage crispé, silencieuse et tête baissée, Nathalie (prénom modifié), a du mal à parler. Le regard fuyant, elle aborde le sujet avec une grande réticence et beaucoup d’inquiétudes. « J’ai peur de me faire indexer par mon entourage. J’ai peur que mes amis sachent que j’ai été violée », affirme-t-elle.
Issue d’une famille pauvre, la demoiselle manque des moyens financiers pour sa prise en charge médicale. Après les premiers soins, il a fallu attendre plus de deux semaines pour qu’elle se déclare à ONU Femmes pour « assistance psychologique et médicale ».
Il était 2h du matin quand la jeune fille a été attaquée, alors qu’elle venait de rendre visite à sa cousine dans le quartier. Son bourreau l’a suivie de près, jusqu’à un endroit sombre et calme. « Il avait un couteau et m’a menacé de me poignarder. Il m’a forcé à le suivre dans un bâtiment inhabité », raconte Nathalie, incapable de retenir ses larmes. Ses cris de détresse ne la sauveront pas: sous la menace d’un couteau, elle se fait violer et se fait retirer son téléphone.
Tout le monde pense qu’elle l’a cherché
Toujours sous le choc, Nathalie se sent seule. Même dans sa famille, elle se retrouve souvent isolée dans un coin de la maison.
. « Au sein même de sa famille, on pense qu’elle l’a bien cherché. On pense qu’elle n’avait aucune raison d’être dehors à 2h du matin », affirme sa cousine, la seule qui comprend sa douleur et qui la console.
Pour le moment, Nathalie a juste eu droits à quelques analyses médicales. Les résultats ne sont pas encore disponibles. Mais en attendant de savoir si elle n’a pas contracté une maladie sexuellement transmissible, une question la taraude : « Quel homme acceptera de m’épouser en sachant que j’ai été violée ?»
Après avoir porté plainte dans un commissariat de la capitale, Nathalie n’a bénéficié d’aucune prise en charge du côté de l’Etat. Elle a récemment signalé à la police avoir aperçu son bourreau dans le quartier, mais l’arrestation du criminel semble être le dernier des soucis des policiers à Bamako.