Une capture d’écran circule sur les réseaux sociaux, selon laquelle le vice-président de la transition aurait affirmé : « Je n’ai jamais dit à qui que ce soit que je serai candidat à la prochaine présidentielle. » Faux.
L’information est d’abord démentie dans l’entourage du vice-président de la transition, Assimi Goïta, et ancien homme fort de l’ex-Comité national pour le salut du peuple (CNSP) qui a renversé l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta. La capture d’écran qui circule est déplacée de son contexte. Il s’agit d’une « interview imaginaire » du journal Le Canard déchaîné repris par de nombreux sites Internet maliens sans en préciser la nature
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— Aïssata Hawoye MAIGA (@HawoyeAissata) March 18, 2021
Colonel Assimi Goïta, vice-président de la transition : « je n’ai jamais dit à qui que ce soit que je serai candidat à…
Publiée par Malijet sur Jeudi 18 mars 2021
En faisant une recherche Google avec la déclaration attribuée à Assimi Goïta, on retrouve l’interview imaginaire complète ici. Dès l’entame, on comprend aisément qu’il ne s’agit pas d’une interview réelle.
Le Canard déchaîné est un journal habitué de ces types d’interview destinée à faire rire, comme ici avec l’ancien président IBK qui aurait dit « en réalité, je ne pouvais plus continuer à exercer le pourvoir » après le coup d’État militaire d’août 2020. Plusieurs autres « interviews imaginaires » du même journal sont disponibles ici.
Un exercice longtemps pratiqué dans la presse
Comme la caricature, la bouffonnerie et la parodie, l’interview imaginaire est un exercice longtemps pratiqué dans la presse à travers le monde. Il est utilisé pour faire connaître les opinions sur divers sujets, qui tiennent son auteur à cœur ou pour mettre en scène des personnalités et leur faire parler comme il l’entend.
Même s’il est considéré comme le véritable patron de la transition malgré la désignation d’un chef de l’État, Bah N’Daw, le colonel Assimi Goita n’a jamais évoqué publiquement son avenir politique après la transition. Cette capture d’écran fait le tour des réseaux sociaux dans un contexte politique où le virevoltant membre du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif de la transition au Mali, Issa Kaou N’Djim, clame de plus en plus la possibilité pour le chef de la junte de se présenter à la prochaine élection présidentielle.
La charte de la transition interdit toutefois aux principaux responsables actuels, qui dirigent les organes transitoires, de se présenter aux futures échéances. « Cette disposition n’est susceptible d’aucune révision », précise le document contrairement aux déclarations de M. Djim, ancien coordinateur des mouvements et associations de soutien à l’imam Dicko (CMAS).