Une vidéo de 29 secondes, diffusée dans des groupes WhatsApp, montre des corps recouverts du drapeau nigérien sur des nattes en paille. La séquence est présentée comme une récente attaque qui aurait fait « 67 morts ». Il s’agit d’anciennes images.
La séquence, qui dure 29 secondes, est accompagnée d’une note vocale en langue bamanankan expliquant que l’armée nigérienne a subi une grande perte, « les djihadistes ont tué 67 soldats nigériens ».
Une recherche inversée (avec des captures d’écran) n’a pas tout de suite permis d’avoir des résultats satisfaisants. Nous avons alors utilisé les mots-clés suivants « des corps de soldats nigériens recouverts du drapeau national» avec le moteur de recherche Google». Ce qui nous a conduit vers des images similaires (voir capture d’écran) qui prouvent que la scène n’est pas récente.
Un autre élément : sur la vidéo, à la 19e s, on peut apercevoir Mahamadou Issoufou, ancien président du Niger (2011- 2021). Alors que l’actuel président du Niger, successeur de Mahamadou Issoufou, est plutôt Mohamed Bazoum.
Des images de l’attaque d’Inates en 2019
Les images montrent en réalité une cérémonie solennelle de levée des corps à la suite de l’attaque du camp militaire d’Inates, le 10 décembre 2019. Cette attaque avait été qualifiée comme la plus meurtrière pour l’armée nigérienne, depuis le début de l’offensive des groupes armés extrémistes violents au Niger.
Le Président de la République , Chef suprême des armées, SEM @IssoufouMhm a regagné #Niamey à l’instant en provenance d’#Egypte. Le Président de la République présidera dès demain, une réunion du Conseil National de Sécurité suite à l’attaque tragique d’#Inates. pic.twitter.com/atWQny552r
— Présidence du Niger (@PresidenceNiger) December 11, 2019
La rumeur intervient après une nouvelle attaque contre les Forces armées nigériennes (FAN), le 10 février dernier, dans la localité de Intagarmey. Le bilan officiel fait état de 17 militaires tués, selon un communiqué de l’armée nigérienne.
Depuis hier, circulent des informations infondées illustrées par d’anciennes d’images, faisant état d’un coup d’État au Niger. Aucun élément factuel crédible n’accompagne ces informations. Il est important de rester prudent, d’attendre des communications officielles et sourcées dans ces types de situations.
Les pays du Liptako-Gourma (Burkina Faso, Mali, Niger) sont fortement touchés par l’activisme des groupes extrémistes violents, les conflits locaux et la criminalité organisée. Une situation qui s’accompagne des actions de désinformation sur les réseaux sociaux.
